you've put yourself on the radar.

ONCE MEN HAVE TASTED CAVIAR, IT BAFFLES ME HOW THEY SETTLE FOR CATFISH.

Ah, la bibliothèque. Ah, quel plaisir de se retrouver entouré de livres, quel plaisir de sentir ce silence pesant qui vous apporte un sentiment tellement oppressant que vous finissez par fuir l’endroit. Pour beaucoup d’élèves, les visites à la bibliothèque se résumaient à un simple passage express, histoire de dire qu’on les a aperçus sagement un livre en main. Pour d’autres, il s’agissait d’un endroit qui rimait avec travail drastique jusqu’à ce que mort s’en suive. Non, je plaisante. Pour Bonnie Arton, c’était toute une histoire. A première vue enchantée de travailler en présence de rejetons insupportables et d’essuyer bon nombre de compliments sur son physique, la suite des évènements s’était révélée bien pire. Salaire pourri, travail d’un ennui confondant, Bonnie avait toutes les raisons du monde pour détester ce job. Mais appel de l’argent obligeât, elle ne pouvait pas refuser et redevenir une femme officiellement sans emploi mais officieusement entretenue par de riches sorciers qui se permettaient absolument tout en sa présence. Alors, elle souriait à tout va, faisait comme si tout allait pour le mieux, couchait avec ses collègues en tant voulu, draguait ouvertement ceux qui n’avaient pas eu le loisir de passer dans ses draps, rejetait ceux qui avaient gaspillé leur seule et unique chance de clamer la demoiselle Arton comme étant la leur le temps d’une nuit. Et puis à côté, il y avait les élèves. Certains polis, d’autres grossiers, d’autres adorables et enfin ceux qui désobéissaient à tout va. Ceux que Bonnie détestait au plus profond d’elle-même. Personne n’avait le droit de défier son autorité, surtout pas des adolescents écervelés. Mais pour le moment, elle n’avait pas le temps de penser à la prochaine cible à abattre, elle devait remplir son rôle de bibliothécaire.
« Miss Arton, quel livre me conseillez-vous pour mon devoir sur les strangulots ? », s’aventura un élève Serpentard tandis qu’elle le gratifiait d’un immense sourire. Crétin, pensait-elle intérieurement avant de se lever docilement de son fauteuil et de se diriger dans le rayons Créatures Magiques avant de lui tendre un livre sur les strangulots, le premier qui lui venait. « Amusez-vous, Calloway. » Et alors que Bonnie s’apprêtait à regagner son trône de reine, ses yeux se posèrent accidentellementsur une silhouette familière. Fenwick. L’une de ces cibles à abattre, l’une de ces élèves récalcitrants qui la faisaient passer pour une incompétente aux yeux de Dolohov. Elle s’était jurée de les calmer un à un et la jeune Briséis n’échapperait pas à la règle. D’autant plus que c’était une fille. Et les adolescentes, Bonnie les méprisait partiellement. Femmes comme elle, elles seraient à même de lui voler son succès auprès de la gente masculine et donc, étaient considérées comme dangereuses aux yeux d’Arton. Ce fut donc calmement que la jeune femme s’approcha de l’élève pour ne pas la perturber. Elle lisait un livre ennuyeux à mourir, oh. A proximité de la Réserve. OH. « Puis-je faire quelque chose pour vous, Miss Arton ? » Un sourire chaleureux mais hypocrite prit place sur le visage de la belle. « Eloignez-vous de la Réserve, Miss Fenwick. Ce n’est nullement un endroit pour les élèves, sauf autorisation écrite et signée d’un professeur. » Puis, elle se rapprocha de la jeune fille, le regard défiant, le sourire ayant largement disparu de son visage de poupée. « Quelle audace, Miss Fenwick. J’observe ton petit manège depuis pas mal de temps maintenant, chérie. Alors soit tu calmes tes ardeurs, soit je te colle une retenue. Me suis-je bien fait comprendre ou tu préfères que nous en parlions autour d’un thé avec cette chère Dolohov ? » Le ton de sa voix était devenu dur, Bonnie ne prenait aucune précaution. Cas de force majeur, élève à dompter.

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La petite Fenwick n’avait pas l’air aussi innocente qu’elle le laissait paraître, en définitive. Son visage de poupée, aussi blanc que le manteau de neige à l’extérieur du château inspirait à Bonnie tout sauf de la confiance. Les garces comme cette étudiante, elle les repérait à quinze kilomètres à la ronde. Entre celles qui assumaient parfaitement leur comportement et d’autres, comme la jeune Briséis, qui le reléguaient en arrière-plan, on était jamais trop prudent, se répétait la jeune australienne dans sa tête. « Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler, Miss Arton. » Bonnie arqua un sourcil et se retint d’échapper un petit rire. Naturellement. L’innocente, la jeune fille pure et sans défense. Classique. Fenwick devait vraiment la prendre pour une demeurée pour oser penser que la bibliothécaire allait la croire sur parole et que non, elle n’observait pas les allées et venues des élèves, tout particulièrement lorsqu’ils s’approchaient un peu trop de la Réserve. Mais malheureusement, Bonnie démontra immédiatement qu’elle n’était absolument pas dupe. Un avertissement incluant Dolohov et l’affaire serait certainement réglé. A moins que Miss Fenwick ait décidé de jouer avec le feu, auquel cas, elle perdrait certainement face à Bonnie Arton. « On aura tout vu. On vient réviser son cours de droit moldu et on nous menace de repartir avec une retenue. Vous devez vraiment vous ennuyer pour en arriver là. » Cette fois, la bibliothécaire laissa ce petit rire amer s’échapper de ses fines lèvres. Allons bon, elle la divertissait fort bien cette petite, à vouloir lui tenir tête. « J’ignorais que Mes vacances avec les Troll des Montagnes faisait partie des livres recommandés par votre professeur de droit moldu. A vrai dire, je pense que vous auriez plus de résultats si vous cherchiez à côté de l’entrée de la bibliothèque, deuxième étagère sur la gauche, là où se trouvent les ouvrages de droit moldu. » Une pause. « Suis-je bête, vous vouliez certainement emprunter ce livre avant de vous mettre à travailler, n’est-ce pas ? » Le ton de sa voix était relativement hypocrite mais Bonnie ne s’en cachait pas le moins du monde. Les excuses des élèves, elle les connaissait par cœur et se faisait un plaisir de les démonter à chaque fois. Alors miss Fenwick pouvait s’appuyer contre l’étagère, lui faire face dans toute sa splendeur de prétentieuse, Bonnie ne démordrait pas d’une seconde jusqu’à ce qu’elle ne cède et finisse par s’en aller ou se diriger vers le rayon dédié au droit moldu. « Et puis, entre nous, Cordelia Dolohov est-elle vraiment au courant de vos moindres agissements? Laissez-moi en douter. Il y a bien quelques "détails" que vous lui cachez. » Ah, le chantage invisible. Bonnie l’attendait. Un face à face avec une élève turbulente perdait de sa superbe lorsque la dite élève préférait s’en aller, à cours d’arguments. Quelle chance que la jeune Fenwick relance la partie ! Et en plus, en faisait des allusions à sa pseudo vie privée – qui ne regardait ni Dolohov, ni les élèves de cette école. « Balayez devant votre cheminée avant de venir vous occuper de la mienne. » La jeune femme observait son interlocutrice, bras croisés, l’écoutant attentivement, ne disant rien pour l’instant. Simple question de politesse, ce serait malvenu d’interrompre le discours vide de cette insolente de Fenwick. « En plus d’être audacieuse, insolente à souhait », commença Bonnie, ne cillant pas d’un œil. « Extrapolez autant que vous voulez sur ma vie privée, Fenwick, vous perdez votre temps. Ce ne sont pas les fausses accusations ou le chantage invisible d’une élève prise la main dans le sac qui me fera reculer. » Une pause. « Quant à votre cheminée, elle m’importe, voyez-vous. Particulièrement quand vous vous approchez et quand vous vous attardez à plusieurs reprises devant un endroit interdit par le règlement. Alors votre amertume des beaux jours, vous la ravalez silencieusement. » Et sans accorder un regard à la jeune Fenwick, Bonnie prit l’ouvrage Mes vacances avec les Troll des Montagnes rangé brièvement et le remit proprement à sa place avant de lancer un regard assassin à l’élève de Serdaigle. S’en suivit un geste de la main lui indiquant de s’écarter de l’endroit et d’aller réviser son cours de droit moldu dans la section appropriée.