CIELO & BILLIE - IT'S ONLY JUST BEGUN.

ne pas stresser, ne pas angoisser, rester calme, parfaitement calme... pensa-t-elle. tu n'as rien à craindre, il va arriver, il t'a promis de passer la journée avec toi pour son anniversaire, caaaaalme. adossée à un mur du rez-de-chaussée, billie voit passer devant elle une troupe d'élèves de première année, bavardant bruyamment avant de disparaître derrière les lourdes portes de la grande salle. elle attend depuis plus de dix minutes à la même place, sans bouger, patiente. elle s'est reculée dans un endroit éloigné où elle est sûre de ne pas se faire remarquer si quelqu'un se décide à venir lui pourrir la vie. elle a prévu cette journée depuis des semaines et elle compte sur sa discrétion pour que tout se passe comme elle le veut. c'est elle qui a voulu passer l'anniversaire de cielo avec lui, et rien qu'avec lui, et elle souhaite que tout soit parfait. le retard, elle le connait, elle est habituée et elle n'est pas surprise que même aujourd'hui, il ne soit pas à l'heure. depuis maintenant plusieurs années, une forte complicité les unit. elle a peur de le perdre, comme tout le temps. elle le voit grandir, passer la barre des vingt-ans alors qu'elle-même n'a que dix-sept ans. elle sait que malgré tout, cette différence d'âge les éloigne. elle n'est qu'une adolescente coincée qui a peur de tout, lui est un homme fier et sûr de lui, qui enchaîne les filles comme il change de chemise. elle n'est pas comme lui, mais cela les rapproche. elle ne pense ni à l'âge, ni à ses problèmes quotidiens quand elle est avec lui. elle oublie tout pour uniquement se consacrer à cielo. c'est son meilleur ami, elle l'aime et elle se doit d'être à ses côtés pour son anniversaire. les minutes s'égrènent et personne en vue. la grande salle se remplit peu à peu et des brides de conversation parviennent à billie. peu à peu, plus confiante, elle se rapproche des escaliers pour ne pas que cielo la rate. il ne doit plus tarder, elle n'a plus rien à craindre. et en effet, elle l'entend dévaler les marches à toute vitesse. elle se retourne, aimerait lui dire de faire attention car, comme d'habitude, elle a peur qu'un malheur survienne et qu'on lui arrache son meilleur ami, en plus de sa famille. il ne lui en laisse pas le temps, cependant. il a déjà passé une main dans son dos pour la rapprocher de lui. « excuse-moi billie, j'ai fait au plus vite... tu m'connais, moi, les horaires, c'est pas mon fort. tu devrais toujours venir un quart d'heure après l'heure fixée, au moins on arriverait ensemble. » il a toujours le mot pour rire. billie sourit. elle a déjà oublié son retard, puisqu'il est là, avec elle. elle passe les bras autour de son cou, elle en a besoin, juste un peu. à son tour, il lui sourit. mi-désolé, mi-amusé. il ne doit vraiment pas se rendre compte à quel point il peut être beau, comme ça. il n'a pas besoin de s'excuser, puisqu'il était déjà pardonné avant même d'avoir ouvert la bouche. il se recule et prend les doigts de billie entre les siens. elle se sent bien, elle est rassurée. « tu es incorrigible, cielo. » elle rit, heureuse. elle n'a plus peur, puisqu'elle sent sa chaleur rassurante autour d'elle. elle se crispe alors qu'elle voit le regard de cielo passer d'elle à une brune qui passe derrière. elle n'aime pas ça, il le sait et il ne peut s'empêcher de le faire. elle aurait aimé pouvoir l'envoyer paître en lui expliquant qu'il n'a pas le droit de la tenir comme ça puis de mater une nana quelques secondes après. mais elle le sait, elle ne dira rien, trop peureuse qu'il le prenne mal et qu'il s'en aille. elle se contente de baisser les yeux, les larmes aux yeux, pour se reprendre. « et puis, je suis là maintenant, alors allons manger. » oui, il serait temps d'y aller. avec tout ce retard, ils sont loin d'être les premiers à aller manger, mais avant cela, billie a une petite surprise pour cielo. glissant sa main encore libre dans sa poche, elle en sort une jolie boîte bleue marine, simple et unie, entourée d'un ruban rouge. elle n'a pas pris la peine de faire un papier cadeau, elle sait qu'il n'en tiendra pas rigueur. « je te souhaite un très, très joyeux anniversaire. » libérant mes doigts de sa paume chaude, il prend la boîte, défait le noeud et l'ouvre doucement. bille ne veut pas voir sa réaction. elle a peur qu'il soit déçu, alors elle se cache en posant sa tête contre son épaule, regardant ailleurs. elle pense avoir fait le bon choix, mais rien n'est moins sûr. quand elle l'a vu dans la vitrine de la bijouterie de pré-au-lard, elle a littéralement craqué. c'est une gourmette en argent assez épaisse, mais taillée finement. elle brille sous la lumière des torches. cielo, bouche bée, sort le bijou de son écrin et découvre la gravure qui orne l'intérieur. billie and cielo suivit d'un coeur. elle n'ignore pas le côté romantique de la chose, c'est pour cela qu'elle préfère cacher son visage plutôt que de voir dans le regard de cielo ses joues rougirent sous la gêne. elle imagine qu'il pensera à une preuve d'amitié. il la connait, il sait à quel point elle s'attache énormément aux gens. il ne se doute de rien... évidemment, elle se sent obligée de lever la tête. elle a peur, mais la curiosité l'emporte. elle veut savoir si le cadeau lui plait ou non. « je préfère te l'offrir maintenant plutôt que te la donner devant tout le monde. j'espère qu'elle te plait. » elle sourit. elle se fiche du prix que le bijou lui a coûté. pour lui, rien n'est trop beau.

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« merci. » il n'a pas besoin de la remercier, billie est capable de lui décrocher la lune s'il le désire. cielo peut lui demander de se jeter d'un pont, de tuer quelqu'un ou de se promener nue dans tout le château, elle le fait. elle sait très bien, néanmoins, qu'il n'ose pas le faire, mais en y pensant, et malgré sa timidité maladive, elle devine aisément qu'elle en est capable. parce que c'est pour lui. peut-être qu'il lui porterait plus d'attention qu'à toutes ces greluches qu'il reluque sans aucune honte devant elle. malgré elle, elle ne peut s'empêcher de penser qu'il ne la regarde jamais comme cela. bien sûr, elle ne s'habille pas en minijupe, talons hauts et décolleté plongeant, mais elle espère qu'un jour, cielo finira par comprendre qu'il n'y a pas que la taille de bonnet qui compte dans une relation. elle s'y fait, cependant. quand il lui raconte avec des tas de détails à quel point la fille qu'il a mise dans son lit hier était bonne, sans faire attention au visage ravagé de billie qui se décompose. oubliant ces moments difficiles pour elle, mais au contraire, très agréables pour cielo, elle réponds simplement. « je préfère te l'offrir maintenant plutôt que te la donner devant tout le monde. j'espère qu'elle te plaît. » oh oui, elle espère qu'il l'aime, tout simplement car elle n'imagine même pas sa réaction si cielo lui rend le bijou, purement et simplement, car il ne le trouve pas assez beau. elle sait qu'il ne le fera pas, bien entendu, mais sans pouvoir s'en empêcher, elle doute. il y est habitué, cela dit. « aide moi à la mettre. » un sourire étire les lèvres fines de billie. elle n'espère pas plus de lui. le voir porter son cadeau est la plus belle chose qu'elle peut espérer. elle ne demande que ça. elle l'aide à enfiler le bijou, puis le regarde agiter le bras pour replacer la gourmette. « ça en jette, hein ? » elle est parfaite, accrochée autour du poignet de cielo. elle est "à sa place". il passe son bras autour de mes épaules et je peux apercevoir le bijou au creux de mon cou. je souris, satisfaite. enfin quelqu'un qui n'a pas honte de montrer aux autres que nous nous connaissons. mais rapidement, il me lâche et avance de deux bons mètres. se pourrait-il que dolohov soit dans les parages, à traquer la moindre petite infraction à son stupide règlement? avant d'entrer dans la grande salle, billie le voit s'arrêter sur le seuil avant de brusquement prendre sa main pour l'éloigner de quelque chose dont elle ignore encore la nature. puis, avant même de pouvoir apercevoir quelque chose, elle sent couler dans son cou un liquide épais et poisseux. peaves. la robe de sorcier de billie est fichue, complètement brûlée, alors qu'elle sent sa peau tirailler sous l'effet de la potion qui continue de ronger ses chaussures. « maudis sois peaves. » ou comment gâcher une journée qui à la base, doit être parfaite. billie se fige. encore une fois, c'est elle qui fou tout en l'air. encore une fois, sa journée est un cauchemar. elle entend les rires qui s'élèvent de la grande salle. elle s'en fiche. tout ce qui lui importe, c'est le regard de cielo, plongé dans le sien, remplie d'une pitié qui lui est destinée. elle s'est faite humilier devant la seule personne qui compte vraiment pour elle. elle sent ses yeux se remplir de larmes, inconsciemment. elle en a assez d'être le vilain petit canard. heureusement que cielo n'est pas comme les autres. il lui enlève avec précaution sa cape détruite avant de la remplacer par la sienne, impeccable. quelques sorts simples et la voilà comme neuve. si on n'a pas assisté à la scène, on peut croire qu'il ne s'est rien passé. seuls le regard blessé de billie et le sol sali d'un liquide verdâtre font état des bêtises de peaves. cielo la prend par la taille alors qu'elle se renferme une nouvelle fois sur elle-même. elle ne sent plus la douleur qui irradiait dans sa nuque, parce qu'elle a encore plus mal dans la poitrine, alors que sa fierté presque inexistence est désormais réduite à néant. « allons manger dehors. » oui, allons nous cacher pendant que tous les élèves de l'école colporteront cet évènement jusqu'à ce que cela arrive aux oreilles de la direction. « je... je suis désolée. ce n'était pas censé se passer comme ça... » murmure-t-elle. non, rien n'est jamais censé se passer comme prévu, avec elle. il y a toujours quelqu'un ou quelque chose pour tout foutre en l'air. alors qu'ils marchent côte à côte pour trouver un endroit où ils pourront enfin mange tranquillement, elle ressent une douleur lancinantes au creux de son cou, là où ses cheveux se trouvent si elle ne les attache pas comme aujourd'hui. quand elle y passe la main, elle sent sa peau à vif et boursouflée la brûler. « cielo... je crois que je saigne. »