A WINDOW TO THE PAST.
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 faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius)

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serpentard
A. Carmelita Ienor
A. Carmelita Ienor
I swear I'm up to no good

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MessageSujet: faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius)   faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius) Empty10/12/2012, 19:39


L'irréel est plus puissant que le réel. Parce que rien n'est aussi parfait que ce que vous pouvez en imaginer. Parce que c'est seulement les intangibles, idées, concepts, croyances, fantasmes qui durent. La pierre s'effrite. Le bois pourrit. Les gens, eh bien, ils meurent. Mais les choses aussi fragiles qu'une pensée, un rêve, une légende, elles peuvent continuer sans jamais s'arrêter. ◭
T'as déjà eu cette impression d'avoir vécu quelque chose, mais de ne pas réussir à mettre le doigt dessus ? Je sais pas s'il existe chose plus horrible que celle-ci. Ne pas se souvenir. Oublier. Tu rencontre quelqu'un, qui marque ta vie ou non, puis tu l'oublie. C'est le passage inévitable. Moi, je préfèrerai ne pas oublier. Je veux me rappeler de tout. Me souvenir. Pouvoir tout raconter si on me demande ; les bons moments et les mauvais. Les bons te donnent le courage et les mauvais te donnent la force. Vraiment, j'aurais préféré ne pas oublier.
Ça n'était rien de grave, bien heureusement – un cognard dans la tête. Ça n'est ni le premier ni le dernier, on ne peut pas faire d'omelette sans casser des œufs. Quand je me suis réveillé, plusieurs jours plus tard sur le lit de l'infirmerie, on m'a raconté ça. T'étais en plein match, et un cognard arrivait sur Julius, alors t'as voulu le prévenir. Il l'a évité, mais toi t'en as pris un dans la gueule. Voilà à quoi j'en suis réduite, à devoir croire les autres. Sans être foutue de m'en souvenir moi-même, sans être capable de me croire moi-même. Quand je demande la date, on m'en donne une quatre mois après là où je me serais crue. Putain, c'est pitoyable. Pitoyable, totalement, d'être trop faible et de dépendre des autres. J'ai toujours haï ça. Malgré tout, je n'arrivais pas à les croire sur parole. Je n'ai suffisamment confiance en personne, ici. On ne peut pas croire les autres.
J'étais donc dans ce lit, sans personne autour. Le silence était de loin la chose la plus bruyante. Je regardais par la fenêtre. Un rayon de soleil traversait la pièce, s'étendait sur le mur d'en face. Je relevais la mince couverture sur moi, frileuse, et balayais la pièce du regard. Je m'étais déjà retrouvé plusieurs fois ici, pour moi ou pour venir voir des amis – Julius surtout, s'il se blesse et qu'il ne peut pas jouer c'est toute notre tactique qui tombe à l'eau. Julius et moi formions un duo parfait sur les balais. Même maison, même désir de gagner. De prouver qui sont les meilleurs. Au bout de quatre ans (voire plus) à bosser dans la même équipe, nous nous connaissions mieux que personne d'autre dans l'équipe. Nous réussissions toujours à nous en sortir. Et puis, nous sommes similaires, en quelque sorte – je suppose qu'il n'y a aucune raison pour que ça n'aille pas et que notre duo ne fonctionne plus.

À bien y réfléchir, il y a une raison – et une seule. Il vient toujours ce moment dans une relation où les deux personnes se rapprochent, trop, pas assez, s'habituent l'une à l'autre. C'est l'entente parfaite, et c'était une étape naturelle que nous avons franchi en un baiser, en quelques mois tout au plus. C'était bien vu, pour lui comme pour moi, d'être avec un autre Serpentard. Je gagnais tout à être vue avec Julius, et je suppose que lui aussi y gagnait quelque chose. Mais il vient aussi ce moment, un peu plus tard, où même si tout va bien, une étape tout aussi naturelle arrive – et c'est la rupture. La fin d'une petite histoire, de l'extrait d'une grande. Mais tout s'est étonnamment bien passé. Enfin, je croyais.
Il n'y a eu aucun drame avec cette rupture. Il n'était pas l'amour de ma vie et je n'étais pas le sien, tout était parfaitement clair. Nous avions besoin de franchir ce pas, mais tout se devait de revenir à la normale. Et à ma surprise, c'était étrange pour moi. C'était trop, ou pas assez, mais c'était dérangeant. Il y avait cette idée d'abandon, même s'il n'était pas total et que Julius et moi n'avons jamais passé toutes nos journées ensemble. C'est seulement qu'être attaché à quelqu'un et s'en séparer – dans une certaine mesure – a quelque chose de perturbant, et ça me perturbait énormément. Nous nous sommes quittés d'un commun accord, mais il était plus d'accord que moi. Maintenant, j'avais peur que tout déraille. Que plus rien n'aille. Que les deux batteurs de Serpentard ne s'entendent plus aussi bien, qu'il faille tout reprendre à zéro. Qu'à cause de nous, et par nous j'entends moi, ça ne marcherait plus dans les matchs. Et quoi si c'était le cas ? Je refuse d'assister aux défaites de Serpentard. Nous sommes les meilleurs, et nous n'avons pas le droit de changer ça. C'est comme ça. Mais si tout doit aller bien et que rien ne va, il va falloir faire des efforts. Faire passer mon ressenti en second plan, me concentrer sur le match. Oublier cette histoire-là, qui d'après x personne avait eu lieu déjà plusieurs mois avant maintenant. Avant le maintenant qu'ils me disaient que je vivais. Pas avant celui que je croyais vivre – pourtant j'en étais sûre, je le savais : Julius et moi n'avions rompu qu'il y a quelques jours.
Il allait falloir se reprendre, et vite. S'entrainer plus dur, pour compenser avec l'entente que je suppose envolée. Dès que l'infirmière pointa le bout de son nez pour me dire que j'étais rétablie, je poussais les draps plus déterminée encore à gagner tous les matchs.

Je me levais, remettais ma robe comme il faut et courrais chercher mon balai. Je serrais ma main autour du manche, trop contente de le retrouver et de pouvoir voler à nouveau. Je m'enfuyais vers le terrain de quidditch, aussi vite que possible. Sans ralentir ma course, je m'élançais sur mon balai et m'envolais. Rien n'était aussi bon que de se sentir libre comme c'était le cas quand je volais. Personne n'a jamais du ressentir meilleure chose. Je souriais bêtement – ça ne faisait que quelques jours, et pourtant, c'était si loin. Je tournais et retournais, m'élançais vers les cieux et repartais en chute libre. En planant à deux ou trois mètres du sol tout au plus, j'étais victime d'une grosse absence et m'étalais lamentablement parterre. J'avais quelques brins d'herbe dans les cheveux, un peu de terre sur la joue.
Je me rendais tout juste compte d'à quel point j'allais devoir redoubler d'efforts pour que tout puisse aller parfaitement, comme avant. Je me relevais et remontais sur mon balai. Si tu n'y arrive pas du premier coup, persévère jusqu'à y arriver. Je ne m'élevais pas plus haut qu'au moment de ma chute, juste pour être sûre que j'avais le contrôle total de mon balai. J'avais l'horrible sensation que ce n'était pas le cas, et que mon cerveau se perdait. Entre ce que je vivais, ce que j'avais vécu, ce qu'on me disait que j'avais vécu mais que je ne me souvenais pas avoir vécu. Je me perdais dans mes pensées, entre le bonheur de voler et la peur de tout rater. De ne plus rien pouvoir faire, de ne plus être rien. J'étais certaine d'être retournée plusieurs mois en arrière, et je m'enfermais dans mes certitudes. Je m'enfermais, et je pensais - certainement trop. Je rendais à l'irréel une notion de réel. Je me perdais dans une forêt de pensées, attendant patiemment qu'une boussole se pointe.


Dernière édition par A. Carmelita Ienor le 30/12/2012, 00:40, édité 1 fois
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serpentard
Julius S. Casterwell
Julius S. Casterwell
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MessageSujet: Re: faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius)   faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius) Empty16/12/2012, 20:28

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I SHOT FOR THE SKY, I'M STUCK ON THE GROUND
Julius s’était beaucoup inquiété, mine de rien, pour sa partenaire de Quidditch. Il y a deux semaines, c’était lui qui s’était retrouvé sur le lit de l’infirmerie, pour une raison stupide comme un cognard dans la tronche balancé par un bleu qui ne faisait pas même partie des remplaçants de l’équipe de Quidditch. Il avait passé deux jours dans un état très contraignant, un plâtre horriblement gênant au pied. Qui aurait pu croire qu’à peine trois jours après son rétablissement (merci la magie qui répare en quelques jours les os cassés) lors d’un simple entraînement de Qudditch, sa propre partenaire batteuse, Carmelita Ienor, se retrouverait également à l’infirmerie, pour les mêmes raisons ? Certes, le contexte n’était pas le même, Carmelita avait même BEAUCOUP plus de mérite pour ce coup. Julius s’était prit un cognard dans un moment d’inattention alors que la blonde avait, quant à elle, tenté de le protéger d’un cognard imminent. LE protéger, LUI, Julius Casterwell, joueur de Quidditch limite pro quoi ! Il l’avait prit super mal sur le coup. Bon, bien sûr, après la phase d’inquiétude, mais quand même il avait eu sacrément mal à son égo. D’un côté, il était furax de la réaction de Carmelita, qui s’était carrément jeté vers lui pour recevoir l’objet, et de l’autre il était assez anxieux sur l’état de sa partenaire… Qui semblait distante, plus réservée. Il était passé une fois lui déposer des fleurs et un mot de bon rétablissement à l’infirmerie, en bon camarade, mais elle dormait. Il n’était pas repassé pour ne pas la déranger, préférant attendre qu’elle soit totalement rétablie.

Sa dernière rencontre avec Absinthe avait été des plus chaotiques, et encore, ce fut leur première et seule « vraie conversation », et certainement la dernière. Des moqueries, des mots blessants, des fausses vérités, une gifle. En posa sa main sur sa joue, Julius se remémora ce douloureux souvenir. Heureusement qu’ils avaient été seuls. Zéro témoin. Mais un Julius immobilisé, qui n’avait même pas pu se défendre verbalement quand la belle s’en alla brusquement en claquant la porte. Tout ça à cause de Tyler. Tout ça parce que ce crétin l’avait fait tomber de son balai avec un stupide cognard. Tout ça parce que l’infirmière avait eu une urgence qui l’avait contraint de passer l’après midi seul à l’infirmerie avec Absinthe. Autant l’avouer tout de suite : si Julius n’était pas passé plus souvent à l’infirmerie pour voir Carmelita, c’était également pour ne pas avoir à croiser le regard d’Absinthe qu’il supposerait ou furieux, ou triste, ou apeuré. Et il n’avait aucune envie de voir n’importe laquelle de ces émotions dans ses yeux noisette.

Il avait coupé les ponts avec Tyler, et avait refusé de l’entraîner à nouveau. Rien avoir avec sa chute et sa jambe cassée, c’était surtout la peur de se recasser quelque chose qui avait dominé chez lui. La peur que ce jeune homme un peu tropmaladroit ne lui lance encore une fois un cognard mal placé qui le contraigne une nouvelle fois à passer quelques jours très tendus en la compagnie de la Potter. C’était tout ce qui le motivait à se blesser le moins possible en ce moment. Plus il y pensait et plus il avait honte de sa réaction. C’était aussi pour cela qu’il évitait de penser à elle. Mais vous savez, quand on se force à ne pas penser à quelqu’un… on y pense encore plus.

Il n’y avait que deux choses qui pouvaient l’aider à se débarrasser de ses pensées indésirables : la lecture et le balai. Julius avait cherché toute la sainte journée le petit Fenwick. En vain. Ce n’était qu’en sa compagnie (tout en étant bien à l’abri des regards indiscrets, soyez en rassurés –ou pas) que Julius pouvait s’épanouir en toute liberté d’un point de vue littéraire. Les débats passionnés qui les animait du haut des branches d’un arbre ou dans les escaliers d’une des tours interminables de Poudlard n’avaient pas de prix à ses yeux. De plus, Randy-Jaden avait toujours une nouvelle lecture, encore plus intéressante que la précédente, à lui présenter. Comme si Julius allait se déplacer jusqu’à la bibliothèque… Quiconque le verrait en train de faire de la lecture « barbante » aurait tout de suite une autre vision de Julius. Forcément plus positive. Mais ce n’était pas vraiment ce qu’il voulait, disons. Il avait tout intérêt à ne pas se montrer trop changeant dans sa personnalité –histoire compliquée. Pour cela, il avait comme crée un personnage, un homme souriant, ouvert, mais qui incarnait à la perfection les strictes valeurs de sa famille. Valeurs qu’il avait toujours eu du mal à comprendre par ailleurs.

Il ne lui restait donc plus que des tours de balai au terrain de Quidditch. Ce fut presque les yeux fermés que Julius retrouva le chemin des vestiaires après avoir suivi un dédale de couloirs et d’escaliers, tant il était passé par là en huit ans de scolarité. Que ce fut lors de sa première année, pour espionner les plus grands jouer, pour participer aux compétitions inter-maisons ou pour tout simplement s’entraîner… En fait, à bien y réfléchir, il commençait presque à se lasser de Quidditch tant il en avait fait. C’était loin d’être sa passion, encore une fois c’était presque par obligation qu’il faisait partie de l’équipe. Mais dès qu’il apercevait le visage souriant mais déterminé à cogner de ses coéquipiers, plus particulièrement celui de Carmelita… Il oubliait tous ses soucis. Et c’était ça l’important.

D’habitude, il ne prenait pas la peine d’enfiler ses équipements, mais il fit une exception et s’attarda particulièrement à bien les fixer. Lorsque son balai en main il gagna le terrain, il cru apercevoir une silhouette blonde au milieu du terrain. « Hé Carmelita ! » Cria-t-il au loin, accompagnant son nom d’un large geste. Mais il ne parla pas assez fort pour qu’elle puisse l’entendre. Il fut surpris de la voir déjà sur pied, cela devait surement être la première fois qu’elle montait sur un balai depuis son rétablissement, car elle n’était pas à l’entrainement de la veille. Il la vit tomber par terre et c’est avec effroi qu’il se précipita vers elle, un peu trop tard. Il n’eut pas même le temps d’arriver à elle que Carmelita était déjà en train de remonter sur son balai, planant à quelques deux mètres du sol. Julius leva la tête en fronçant les sourcils, les mains sur les hanches. « Carmelita… C’est de l’inconscience ! Regarde-toi, tu tiens à peine sur tes pieds et tu veux déjà tenir sur un balai… Allez descends de là. C’est évident que tu n’es pas en état de monter, ça serait con que tu te retrouves encore à l’infirmerie… » Il marqua une pause, leva les yeux au ciel et esquissa un sourire : « Sinon c’est bon de te revoir partenaire » Il lui tendit la main, espérant qu’elle veuille bien redescendre.

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serpentard
A. Carmelita Ienor
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MessageSujet: Re: faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius)   faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius) Empty22/12/2012, 00:13


L'irréel est plus puissant que le réel. Parce que rien n'est aussi parfait que ce que vous pouvez en imaginer. Parce que c'est seulement les intangibles, idées, concepts, croyances, fantasmes qui durent. La pierre s'effrite. Le bois pourrit. Les gens, eh bien, ils meurent. Mais les choses aussi fragiles qu'une pensée, un rêve, une légende, elles peuvent continuer sans jamais s'arrêter. ◭
Le vent faisait légèrement bouger sa robe dans le même mouvement que la mienne. Il était là, enfin. Je retrouvais un repère, un point auquel me raccrocher. Oh, Julius, dis-moi que je n'ai que rêvé tout ça. Dis-moi que nous n'avons jamais franchi le pas de ne sommes jamais sortis ensemble, ça empêchera la rupture. Dis-moi que le duo est intact, dis-moi que tout ira bien et qu'on va gagner, putain. Oh, Julius.
Un léger sourire s'afficha sur mon visage quand j'apercevais sa silhouette, même au loin. Je l'aurais reconnue entre mille, cette silhouette. La manière dont il marchait, j'en sais rien. C'est comme si d'ici, de tout en haut, de tout au fond, j'entendais les engrenages de son cœur marcher, ses chaussures s'enfoncer dans le sol, son cerveau réfléchir. Il était à la fois celui que je voulais et que je redoutais de voir. J'avais peur de me souvenir de ce qui s'était passé comme de l'avoir oublié. J'avais beau être persuadée que nous étions trois voire quatre mois plus tôt, quelques choses ne correspondaient pas, je l'admettais. Mais d'autres choses, comme le fait qu'il ne soit pas passé (pas quand j'étais réveillée du moins) me voir à l'infirmerie, entre autres. Je me souvenais que les dernières fois où nous nous étions retrouvés tous les deux, tout était déjà plus distant, plus froid, carrément différent. Si on m'avait dit que tout se passerait comme ça, j'aurais gardé des distances dès le début (et pourtant croyez-moi, si je le pouvais je courrais dans ses bras et m'y réfugierais toute la vie).
Mais le sourire retomba bien vite quand je repensais à tout ça. Les larmes me montaient aux yeux, mais je les essuyais d'un revers de manche. Je reniflais un coup, juste au cas où, et suivais mon partenaire du regard. Voilà, c'était le retour sur le terrain du duo de choc. Je me reprenais bien vite et me concentrais pour ne pas perdre à nouveau le contrôle de mon balai. J'avais l'impression (et j'aurais été heureuse que ça ne soit qu'une impression) que tout m'échappait, de ma mémoire jusqu'à mon balai. J'attendais qu'il soit juste en dessous, tout près de moi, pour me détendre un peu.
Ce qui m'étonnait le plus dès que je le détaillais était le fait qu'il portait son équipement. Ce n'est pas une chose très courante chez Julius, en entraînement on y va plutôt en freestyle, et c'était toujours mon cas. Il semblerait que lui ait prit ses précautions suite aux accidents que nous avons eu les dernières semaines.

L'attitude de Julius m'étonna encore plus. Sourcils froncés, mains sur les hanches. On aurait dit un vieux père trop inquiet pour ma santé et moi. C'était presque mignon. Carmelita… C’est de l’inconscience ! Regarde-toi, tu tiens à peine sur tes pieds et tu veux déjà tenir sur un balai… Allez descends de là. C’est évident que tu n’es pas en état de monter, ça serait con que tu te retrouves encore à l’infirmerie… Je t'en prie, tu peux tout me dire, mais pas ça. Ne m'enlève pas le plus grands de mes plaisirs. Je faisais une moue boudeuse, avant de soupirer doucement. Dans un murmure, je lâchais : Voler est plus simple que marcher, je trouve... Je ne m'imposais pas autant avec Julius qu'avec les autres gens. Je le connaissais bien mieux que les autres, il faut dire, et j'étais persuadée de n'avoir aucune chance en m'opposant à lui. Alors je répliquais, un peu. Je me battais corps et âme parfois, mais de moins en moins souvent. Sinon c’est bon de te revoir partenaire. Je souriais légèrement et descendais, mais (c'aurait été trop facile sans ça) ne faisais pas assez attention et me retrouvais le cul parterre, le balai me tombant sur la tête un peu après. L'herbe était mouillée (sinon c'est pas drôle) mais je ne prenais pas la peine de me relever. À quoi bon si c'est pour perdre l'équilibre dans deux secondes et retomber ? J'observais la main de Julius tendue en l'air, et le regardais. Tu sais, j'aurais pas pris ta main. Je bougeais un peu, posais mon balai à côté de moi, et me mettais en tailleur. J'étais toujours plus à l'aise comme ça, comme à la maison, hop.
Ça me faisait bizarre d'être là, avec lui. D'un coup, j'aurais hurlé au premier qui passait de rester. Aurait-il encore fallu que quelqu'un passe. J'étais mal à l'aise avec lui, tout l'opposé de d'habitude. Notre rupture était bien trop étrange (quoi que le fait que nous ayons été ensemble aussi), et c'était l'effet boule de neige. Et puis il y avait l'équipe, le quidditch, on pouvait pas se permettre de cafouiller, c'était prohibé. Mais si tout était foutu, il faudrait tout recommencer bien plus sérieusement encore. J'étais prête à bouffer un lion, à faire n'importe quoi. Blessure ou non, peu importe la rupture, nous ne pouvions pas perdre. Mais je n'arrivais même plus à tenir sur un balai, et je ne parlais même pas d'être sur un balai. J'étais comme un jouet inutilisable parce qu'il a été vendu séparément des piles. J'effleurais le balai du bout des doigts, et relevais le visage vers mon co-équipier. Julius... tu sais depuis, la semaine dernière, quand on s'est séparés... Je marquais une pose et prenais une grande inspiration. Je suis flippée. J'ai besoin qu'on me rassure. Rassure-moi, dis-moi que ça ne se sentira pas sur le terrain. Handicapée des sentiments. J'ai jamais su dire si j'aimais Julius ou non, ce qu'il se passait quand il était là ou n'y était pas. Quoi qu'il en soit, le jeu passait avant toutes ces conneries. On m'a toujours dit de le faire passer avant tout ça. Je me sentais un peu ridicule, à m'inquiéter pour rien. Lui avait l'air tranquille, et la situation ne le dérangeait pas tant à première vue. Je ne savais pas si ça devait me rassurer ou me mettre hors de moi. Je me risquais à fixer ses yeux, et prenais la décision de me mettre hors de moi. Allez savoir d'où j'ai chopé la force de faire ça, mais j'ai pris mon balai et me suis levé d'un bond. Et là, lamentablement, (le premier qui rit, j'inverse ses yeux et ses rotules je vous préviens) je me précipitais vers le terrain, prête à sauter sur mon balai et à m'élancer dans les airs. Mon état physique passe lui aussi en second plan.
À la place, je fonçais à moitié dans Julius.


Dernière édition par A. Carmelita Ienor le 30/12/2012, 00:39, édité 1 fois
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serpentard
Julius S. Casterwell
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MessageSujet: Re: faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius)   faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius) Empty28/12/2012, 20:01

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Carmelita paraissait très… changée. Etrange. En tous cas, ça ne lui ressemblait pas d’être aussi maladroite et évasive sur un balai. Même si elle semblait avoir repris des forces et des couleurs (malgré sa pâleur naturelle, soit), on ne va pas dire que Julius était rassuré pour autant. Surtout quand elle tomba du balai et que Julius resta là, planté comme un con la main tendue. En temps normal il en aurait été pas mal irrité, mais Carmelita semblait avoir plus de soucis. « Tu sais, j'aurais pas pris ta main. » Il soupira, un peu vexé tout de même. Il sentit tout de suite qu’il y avait quelque chose qui clochait dans son ton. Quelque chose qui n’allait probablement pas lui plaire. Il eut des difficultés à ne pas laisser son orgueil s’exprimer en faisant un quelconque commentaire –désagréable. Mais il s’en passerait. Au fond, il était vraiment content de revoir Carmelita. Il aurait enfin sa partenaire de retour ! Il avait beau tenter de s’en souvenir, ils n’avaient pas encore fait de match tous les deux depuis le début de l’année, seulement quelques entraînements çà et là. Marre des bleus qui la remplaçaient à chaque match et qui laissaient lamentablement les cognards s’écraser en pleine face des membres de l’équipe… Il se disait que Carmelita avait du ressentir la même chose, quelques semaines plutôt, quand Julius était à l’infirmerie. Ils se connaissaient par cœur, en ce qui concernait leurs techniques de jeu, et c’était plus qu’un avantage face à certaines équipes dont les batteurs se connaissaient à peine. Et puis, outre le fait de jouer avec une partenaire de talent, Carmelita était quelqu’un qu’il appréciait énormément.
« Julius... tu sais depuis, la semaine dernière, quand on s'est séparés... » Elle semblait éprouver quelque difficultés. Cette phrase confirma les doutes de Julius. Perturbé, son visage n’avait toujours pas perdu cette expression inquiète qu’il affichait depuis qu’il avait aperçu Carmelita. La situation lui paraissait très étrange… Bon après, c’était sûrement un simple lapsus. Entre « le semestre denier » et « la semaine dernière », il n’y avait que quelques mots de différence... Pas vrai ? Et puis, Julius n’était pas réputé pour avoir l’ouïe infaillible, il était probable que ces mots lui aient échappés. « Je suis flippée. J'ai besoin qu'on me rassure. Rassure-moi, dis-moi que ça ne se sentira pas sur le terrain. » Ah. En fait, elle y croit dur comme fer à son truc. Ok. Euh. Je suis censé faire quoi là au juste ?

Julius, qui était déjà étonné de la voir déjà sur pied et qui était assez inquiet pour elle, prit une douche froide en entendant les mots de sa partenaire. « Ahem, Carmelita. » Il ne savait pas comment le lui annoncer… C’était assez gênant, surtout pour Carmelita en fait qui semblait réellement penser ce qu’elle disait. Julius décida de le prendre sur le ton de la rigolade, en désespoir de cause. « Ca fait quand même un bout de temps qu’on est plus ensemble… » Et si c’était encore un des effets indésirables d’un remède quelconque ? Et si elle était vraiment sincère, qu’elle ne le faisait pas marcher ? C’était tout de même une étrange blague qu’elle lui faisait. Jouer avec les évènements passés, des évènements aussi fossiles que ceux-ci et aussi déstabilisants... Vraiment suspect. Mais Julius avait tendance à se poser beaucoup trop de questions. Il tenta de les chasser de ses pensées. Pourquoi chercher toujours le mal quand il n’y en avait pas ? « Allez c’est bon ! Arrête la comédie, après notre rupture tout est toujours allé comme sur des roulettes, tu le sais bien. Je pense même qu’on n’a jamais été aussi unis dans notre jeu. » Il leva le pouce, un geste si peu naturel chez lui. Chose qu’il regretta aussitôt. Sincèrement, Carmelita avait-elle une tête à plaisanter en ce moment précis ? Rien qu’à voir l’expression de son visage, la réponse était évidente. Elle était tout ce qu’il y avait de plus sérieux.

Carmelita, soudain, fonça droit sur lui, pour une obscure raison. Peut-être l’avait-il fâché peut-être avait-il vraiment touché un point sensible. Peut-être elle y croyait vraiment. Toutefois, elle avait l’air super concentré et n’avait peut-être pas entendu les mots de son camarade. Il la rattrapa de justesse, en s’écartant à la dernière minute puis en l’immobilisant par les poignets. Comme quoi, les reflexes de batteurs servent parfois… Il n’empêche que Carmelita était (sans vouloir la froisser) beaucoup plus lourde qu’un cognard et que malencontreusement il tomba en arrière, entrainant la blonde avec lui dans sa chute. Julius jugea bon par la suite, une fois stabilisé depuis le sol, de la faire reculer en l’attrapant par la taille juste avant qu’elle ne touche le sol, afin qu’ils ne se retrouvent pas l’un sur l’autre (ce qui aurait été assez embarrassant).

« Hé doucement ! Pas la peine de te vexer. Je pensais qu’on était d’accord tous les deux pour la rupture… » OK JULIUS. Ce n’était certainement pas la manière la plus adroite de la calmer, d’ailleurs, il n’y avait pour ainsi dire AUCUNE chance pour que ça la rassure. Rha, les femmes. C’était toujours tellement compliqué de déchiffrer leurs pensées. Elles pouvaient paraître radieuses mais être psychologiquement au bord du suicide. Par contre… Il n’osait pas lui poser LA question. Cette question qui pourrait tout changer, changer le ton de la conversation comme leur relation, et ce à jamais. Julius n’avait jamais eu l’impression d’être réellement amoureux Carmelita, du moins pas vraiment plus qu’une autre fille. C’était une amie proche, et ils avaient eu tort de franchir la limite. En revanche, cela n’avait fait que de fortifier leur équipe, donc en un sens, ça leur avait été bénéfique mais… Voilà que Carmelita remettait le couvert. C’était la première fois depuis des lustres qu’ils reparlaient de ça. C’était absolument ce que Julius avait voulu éviter. Mais il ne fallait pas oublier tout de même que Carmelita était jeune. Elle avait quand même deux ans et demi de moins que lui, juste seize ans. L’amour devait avoir une place importante chez les jeunes filles de cet âge, et les mélodrames romantiques devaient lui plaire… Non ce n’était quand même pas le genre de Carmelita. Elle était bien moins nunuche que ça, elle était forte, elle était coriace. C’était d’ailleurs ce qui lui avait plu chez elle, et ce qui l’avait poussé à lui demander s’ils pourraient aller plus loin dans leur amitié.

Avant qu’elle ne puisse s’en rendre compte, il prit leurs balais qui étaient restés au sol. Carmelita ne pouvait décidément plus monter, dans son état actuel, sur ces engins qui étaient devenus meurtriers pour elle. Julius les jeta loin derrière lui, là où Carmelita ne pourrait les atteindre s’ils restaient assis ainsi dans l’herbe mouillée.

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serpentard
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MessageSujet: Re: faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius)   faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius) Empty30/12/2012, 00:39


L'irréel est plus puissant que le réel. Parce que rien n'est aussi parfait que ce que vous pouvez en imaginer. Parce que c'est seulement les intangibles, idées, concepts, croyances, fantasmes qui durent. La pierre s'effrite. Le bois pourrit. Les gens, eh bien, ils meurent. Mais les choses aussi fragiles qu'une pensée, un rêve, une légende, elles peuvent continuer sans jamais s'arrêter. ◭
Je savais bien que Julius avait raison. Il était sûrement l'un des mieux placés pour savoir si j'étais ou non capable de monter sur un balai. Habituellement, je l'étais, mais ne pouvais pas aligner un pied devant l'autre. Mais aujourd'hui, je ne pouvais faire ni l'un ni l'autre. Que je me l'avoue ou non, j'étais encore trop faible pour gambader partout.
Ahem, Carmelita. Je regardais Julius avec insistance, attendant ce qu'il allait me dire. Moi, j'étais à deux doigts d'exploser. Ça fait quand même un bout de temps qu’on est plus ensemble… Je haussais un sourcil. Son ton était léger, comme s'il prenait tout à la rigolade. Putain, t'abuses. Je réfléchissais à quoi dire sans le frapper comme je l'aurais fais avec un cognard (encore faudrait-il que j'ai la force de frapper quoi que ce soit). Je restais la bouche entre-ouverte face à lui, ne sachant pas par où commencer. Allez c’est bon ! Arrête la comédie, après notre rupture tout est toujours allé comme sur des roulettes, tu le sais bien. Je pense même qu’on n’a jamais été aussi unis dans notre jeu. C'était de pire en pire. Plus ça allait, et plus la situation avait l'air drôle pour lui. Ça m'exaspérait. Je bouillonnais intérieurement. Tu te moques de moi ? Est-ce que tu trouves que j'ai une tête à rigoler, Julius ? J'avais beau être géographiquement inférieure à lui, j'étais sûre de pouvoir, ne serait-ce que verbalement, inverser la tendance et prendre le dessus. Les larmes me brûlent les yeux, et tu crois que je rigole. Rien de tout ça ne me fait rire, rien-du-tout. Je me soucie plus pour le quidditch que pour mes études, tu sais. Plus que pour ma propre santé. Est-ce que tu crois vraiment que j'irais rire avec ça ? Et son pouce se leva. Putain, Julius, fait pas comme si le monde était rose, là, tout de suite. Il était loin de l'être (pour moi tout du moins, pour toi ça avait l'air autrement plus joyeux). Ce geste était si peu naturel que ça m'aurait presque fait rire. Me mens pas en faisant comme si tout allait bien, vraiment. Me mens pas, et surtout, te mens pas. Son sourire sembla retomber, et il redevenait sérieux. Monsieur comprenait qu'il n'était question d'aucune blague, que je n'allais pas lui sauter dessus en riant et m'exclamant 'Jooooke !' comme j'avais du le faire une ou deux fois. Je doutais avoir déjà été plus sérieuse avec lui, et j'étais soulagée qu'il le comprenne. Qu'il voit que ça me tenait à cœur.
En me levant pour enfourcher mon balai, je rentrais dans Julius et le faisais tomber avec moi. Je ne voulais pas attendre plus longtemps encore avant de recommencer à voler. Une personne raisonnable aurait accepté le fait qu'elle ne puisse pas le faire, et aurait patiemment attendu de pouvoir remonter sur son balai. La vérité, c'est que je n'ai jamais été raisonnable.
Je tendais le bras aussi loin que je le pouvais. Visiblement pas assez loin pour atteindre ledit balai. Il était tombé avec nous, de l'autre côté de Julius. Mais je n'étais pas bien grande, et tout mon bras ne suffisait pas. Je soupirais et ramenais mon bras contre moi, observais Julius en coin. Il semblait presque perturbé, comme si ça n'était pas normal. Comme si j'étais devenue étrange, ou folle. Je trouvais ça dérangeant, dans le sens où Julius était quelqu'un que j'appréciais suffisamment pour ne pas me forcer à gueuler dans tous les sens ou pour ne pas faire ce que je ne voulais pas faire mais qui collait bien à ce que je devais vouloir faire, et c'est tout ça qui faisait que les gens me prenaient par moments pour une folle. Et là, j'étais comme en représentation. Je ne savais plus quoi faire, alors je faisais n'importe quoi, et n'importe quoi qui n'était pas moi.
Moi, c'était quand je faisais n'importe quoi sur mon balai. C'était quand je fendais l'air du terrain, quand mes cheveux s'emmêlaient au rythme du vent, quand je frappais les cognards de toutes mes forces. Là, c'était moi. Mais il m'en privait. Je m'éloignais un peu de lui, restant quand même assise dans l'herbe. Je ramenais un peu mes jambes contre moi, observais longuement ma main. Hé doucement ! Pas la peine de te vexer. Je pensais qu’on était d’accord tous les deux pour la rupture… Je répliquais presque au tac-o-tac. Je suis pas vexée. Je relevais la tête, juste un peu, pas beaucoup.
Je fronçais les sourcils. J'aurais voulu lui foncer dessus, le frapper et lui hurler dessus à lui en péter les tympans. Je n'aurais pas hésité si j'avais été plus en forme et que je ne l'appréciais pas (mais il faut dire que si ça avait été le cas, rien ne se serait passé pareil). Je prenais une grande inspiration, et sortais tout d'un coup. Je suis pas vexée, vraiment. Pour ce qui est de la rupture, on était tous les deux d'accord, (je me mettais à murmurer la fin de phrase) mais tu l'étais sûrement plus que moi. C'est pas la question, putain. Les sentiments, on s'en fout. Ce qui compte, c'est l'équipe. On a pas le droit de perdre pour ça. On a même pas fait un entraînement depuis ; faut dire qu'en même temps c'était il n'y a que quelques jours, mais il va falloir redoubler d'efforts pour que notre niveau ne baisse pas. Le mien, du moins. Je m'interdis de faire passer tout ça avant le jeu. Je revenais sur la dernière phrase, accentuant, haussant d'un ton. Je commençais à péter un câble, il faut bien le dire. Je me l'interdis, tu m'entends ? Je n'avais pas le droit par mes conneries, accident ou sentiments, d'en faire pâtir l'équipe. Je ne me le pardonnerais jamais ; jamais. Il fallait que je remonte sur ce putain de balai. Le prochain match devait être bientôt, si je ne commençais pas déjà à m'entraîner, c'était foutu pour moi. Je sentais quelques larmes salées passer sur mes joues. Je détestais ça. Pleurer devant les gens, m'exposer. Montrer mes faiblesses. Mais c'était ça, je l'étais, j'étais faible. J'inspirais à nouveau grandement, l'air devenait irrespirable. Cette journée était de pire en pire. Je ne la supportais déjà plus. Qu'est-ce qui est si dur à comprendre ? On s'est séparés y a quelques jours, juste avant que ce cognard ne me fonce dessus. Et oui, depuis, j'ai peur. J'ai plus peur de ça que de tout, parce que le quidditch, c'est tout ce que j'ai. J'ai jamais excellé en potions ni en sorts, et c'est tout ce que j'ai. Voler sur mon balai, frapper dans les cognards. C'est tout ce qui me fait croire en moi.
Dans une dernière tentative désespérée, je bondissais par-dessus Julius pour tenter d'atteindre mon balai. Cheveux emmêlés et quasiment trempes devant mon visage, j'avais l'air d'une vraie sauvage. Tout ça passait avant mes sentiments, ma santé et tout le reste. Je suppose que ça ne changera pas avant que la vie ne m'ait mis la baffe de ma vie pour m'apprendre qu'il y a choses plus importantes.
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Julius S. Casterwell
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MessageSujet: Re: faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius)   faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius) Empty4/1/2013, 12:40

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« Je suis pas vexée. » Julius avait apprit à ses dépends qu’une femme disait presque toujours le contraire de ce qu’elle pensait. Si vous croyez que Julius ne s’est jamais fait plaquer et qu’il a toujours été le déclencheur de la rupture, eh bien vous vous trompez lourdement. Et croyez-le, ce n’est presque jamais de sa faute. Les femmes faisaient la plupart du temps l’exact inverse de ce qu’elles voulaient, plus pour se protéger et obtenir ensuite ce qu’elles voulaient qu’autre chose. Fallait dire que c’était une technique comme une autre, et surtout très vil. Mais efficace. Tenez : vous demandez à votre copine ce qu’il y a, en la voyant sur les nerfs. Elle vous dira bien évidemment qu’il n’y a rien (laissez leur dans leur logique, on ne peut pas comprendre, nous les hommes). D’accord, s’il n’y a rien… alors vous la laissez en paix. Une minute passe. C’est là que, pauvre de vous qui n’avez rien fait pour mériter une telle fureur, elle pique sa crise de nerfs en vous nommant tous les défauts du monde. OK. Le choc et la tornade passée, vous essayez de la consoler. Rien à faire, elle ne veut plus vous écouter, après tous vous êtes « tellement insensible ». D’accord, s’il n’y a plus rien à faire… on se voit tout à l’heure alors ? Vous tentez de lui dérober un baiser avant de partir. Et là BIMBAMBOUM plaquage express. Voilà ce que c’était d’avoir de bonnes intentions dans un couple. Se faire plaquer parce qu’on ne savait pas comprendre la psychologie inversée des femmes. Vous parlez d’une raison…

Vous comprenez maintenant pourquoi Julius était assez méfiant vis-à-vis des propos de Carmelita.

Julius eu ensuite un peu de mal à suivre le monologue assez déroutant que lui sortit la blonde : « Je suis pas vexée, vraiment. Pour ce qui est de la rupture, on était tous les deux d'accord, mais tu l'étais sûrement plus que moi. » Même si la fin de phrase était presque inaudible, Julius eu l’ouïe assez fine pour en percevoir son sens, même s’il lui fallut un moment. Oh pitié. Pas de mélodrame. Pas de rebondissements Shakespeariens. Julius avait assez de problèmes comme ça. Il avait toujours pensé que c’était l’étape nécessaire, la rupture avec Carmelita, et que ça s’était imposé par soi-même. Mais il fallait l’avouer, même d’un commun accord… Il y en a toujours un qui y tient plus que l’autre, à la relation. Que cela soit par orgueil ou par amour… Et Carmelita a été une des rares ex avec qui il a gardé le presque la même relation d’antan. Ca avait été trop beau pour être vrai. Cependant, Julius ne fit aucun commentaire, et fit semblant de ne pas l’avoir entendu. « C'est pas la question, putain. Les sentiments, on s'en fout. Ce qui compte, c'est l'équipe. On a pas le droit de perdre pour ça. On a même pas fait un entraînement depuis ; faut dire qu'en même temps c'était il n'y a que quelques jours, mais il va falloir redoubler d'efforts pour que notre niveau ne baisse pas. Le mien, du moins. Je m'interdis de faire passer tout ça avant le jeu. Je me l'interdis, tu m'entends ? » Il y avait vraiment un truc qui clochait. Déjà, pourquoi tout remettre sur le tapis, là, d’un coup, soudainement, juste après son rétablissement ? Ensuite, elle semblait persuadée qu’ils avaient rompu il y a quelques jours. Ce n’était très certainement pas une blague, ça Carmelita avait été claire là-dessus et Julius l’avait finalement compris à son ton. Il s’était passé quelque chose avec sa chute, forcément. Julius n’était pas dupe. Mais il savait aussi qu’il était très déconseillé de réveille un somnambule… C’est plus ou moins le même schéma, ici. Il ne devait pas se montrer trop brusque, elle pourrait en avoir des séquelles. Si elle se croyait quelques mois auparavant, il fallait y aller doucement.

Julius perçut les larmes sur son visage, des larmes qu’elle tentait désespérément de ravaler. Il eut un goût amer dans la gorge. Il n’aimait voir personne pleurer, même les nés-moldus avec qui il se comportait si mal. Il se sentait coupable quelque part de ce qui lui arrivait, et il n’avait pas été tendre avec elle au départ en prenant ses propos pour une mauvaise blague. Il s’attendait à ce qu’elle fasse une tentative pour reprendre son balai, et il ne fut pas surpris lorsqu’elle bondit au dessus de lui. En se levant, il s’intercepta dans son élan. Il la prit dans ses bras, plaqua la tête de son amie sur son torse, lui caressant les cheveux, pour la rassurer. Il n’y avait aucune raison pour qu’elle prenne cette embrassade pour autre chose que de l’amitié, après tout, leur rupture datait, et Julius avait envie de croire ce qu’elle disait. Et puis quand bien même c’était le cas, tant pis. Julius se devait de la consoler, de lui montrer que ses craintes n’avaient aucune raison d’être. Il s’y prenait peut-être mal, mais il ne voyait pas d’autres moyens pour ça. « Carmelita, reprend tes esprits s’il te plait. On a rompu il y a quelques mois. Pas quelques jours. Tout va bien. » Il lui sourit. Parfois, un simple sourire pouvait changer le ton de la conversation. Le rendre moins dramatique. Parce que là, Carmelita semblait complètement anéantie. Julius ne pouvait pas rester sans rien faire, d’autant plus qu’il était directement concerné par son malheur. « On a déjà rejoué ensemble. On est une équipe. Qu’on soit en couple ou pas, on est forts, rien ne peut nous arrêter. T’en fais pas. » Il avait l’impression de tourner en rond. Les femmes aimaient bien être rassurées sur leurs capacités, alors… Mais quand même, il n’était pas certain qu’elle se sente mieux pour autant. Il prit une grande inspiration. Ça lui coûta de dire ce qui suit, mais il continua tout de même, après une petite pause. « Je peux m’éloigner du terrain un moment si tu veux. Le temps que tu reprennes des forces, que t’arrives à bien remanier ton balai. Un mois, ça te va ? Je prétexterais quelque chose, comme ma jambe qui ne s’est peut être pas encore bien rétablie. On mettra un remplaçant. » Un mois sans Quidditch, pas de quoi en faire un monde. Julius survivrait, et puis si c’était pour retrouver sa partenaire au final, le jeu en valait largement la chandelle.

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A. Carmelita Ienor
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MessageSujet: Re: faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius)   faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius) Empty15/1/2013, 21:14


L'irréel est plus puissant que le réel. Parce que rien n'est aussi parfait que ce que vous pouvez en imaginer. Parce que c'est seulement les intangibles, idées, concepts, croyances, fantasmes qui durent. La pierre s'effrite. Le bois pourrit. Les gens, eh bien, ils meurent. Mais les choses aussi fragiles qu'une pensée, un rêve, une légende, elles peuvent continuer sans jamais s'arrêter. ◭
Le léger vent qui passait entre nous traduisait parfaitement la situation. Le froid glacial qui s'était glissé, en quelques jours seulement. Je sentais mes cheveux se soulever et danser dans les airs, et tous les parfums arriver à nous. Celui de l'herbe fraichement coupée, du froid de l'hiver, de la nourriture au loin. Un parfum teinté de peur et de peine envahissait ma tête. Je sentais une armée de pensées pendre d'assaut mon cerveau, ma raison, puis mon cœur. Je me mordais la lèvre par réflexe. Une simple habitude que j'avais prise. Quand je réfléchis trop, ou que je stresse trop, c'est quelque chose qui vient naturellement. Une sorte de manie que je n'arrive pas à calmer, ou à laquelle je ne pense même plus. À la manière d'un automate.
Je ne pense pas avoir déjà été amoureuse de Julius. Lui et moi étions et sommes toujours comme de vieux amis, qui se connaissent depuis toujours, par cœur ou presque. Des inconnus qui se connaissent très bien, une fois descendus de nos balais. Quelqu'un de plus âgé, de différent et de pareil en même temps. Je me demandais ce qui serait en train de se passer si rien n'était arrivé, si nous avions rejeté cette étape qui semblait naturelle et nous a fait nous rapprocher. Mais de la même manière qu'on ne peut avoir de grands plaisirs qu'en ayant eu de grandes peines, c'était un rapprochement pour mieux s'éloigner. Il suffisait de nous voir, là. Assis parterre, comme on aurait pu l'être pour discuter et rire, avec de gros manteaux et des boules de neige. Nous étions plutôt assis pour mieux bondir, dans le froid et le vent, comme si le temps s'adaptait à la situation. Comme dans un mauvais film.
Un film comme ça, je ne serais pas allé le voir. L'histoire d'un duo de joueurs de quidditch qui sort ensemble, se sépare, gueule, s'inquiète, se rapproche, se déchire, se recolle et n'en finit plus, j'aurais froissé la programmation du cinéma et serais repartie aussi sec les mains dans les poches. Un rêve comme ça, je n'aurais voulu que m'en échapper. Un roman comme ça, je n'aurais eu de cesse que de le fermer. Mais j'avais beau hurler et pleurer et tout faire, rien ne se débloquait, je ne voyais aucune porte de sortie. Si j'avais pu courir, loin, je l'aurais fais. Mais je me serais juste étalé deux mètres plus loin. Triste histoire, celle de l'adolescente qui vole mieux qu'elle ne marche.
Je ne fixais même pas Julius. Je ne lui jetais pas un coup d'oeil. Je préférais encore fuir que d'affronter, cette fois-ci. Je ne voulais pas plonger dans ses yeux. Y lire que je délirais, que j'étais folle, que je racontais n'importe quoi ou que je ne devrais plus voler pour un moment. Je ne voulais pas de « tu peux le faire » hypocrite qui cachait un « elle ne peut pas ». Je ne voulais rien, je n'attendais rien. Pas même qu'on m'écoute. J'ai toujours été le genre de personne impatiente, ce genre-là qui préfèrera bouger et y mourir plutôt que de rester à ne rien faire.
Je préférais tomber de vingt mètres de haut et ma fracasser le crâne plutôt que rester à terre plus longtemps. Plutôt que rester attachée au sol, sans pouvoir m'évader. Plutôt que d'être obligée de rester là sans possibilité de m'échapper. Sans pouvoir fuir un peu plus. Sans pouvoir m'envoler, la tête littéralement dans les nuages et éviter tous ces gens. Tous les terre-à-terre, tous ceux qui viennent te contredire ou t'empêcher. J'ai pas besoin de ça. J'ai pas besoin de ça, maintenant. Je veux m'évader, quitte à me perdre au loin. Quitte à aller me perdre au fond des yeux, ou des belles paroles ou même du lit du premier qui viendra. Je ne supportais pas plus d'être clouée au sol, obligée de laisser arriver les choses. Obligée de répliquer au mieux par la parole. J'ai jamais été douée pour parler. Au mieux, je gueule. Je hurle, sur tout et tout le monde ; je me défoule mais n'agis jamais. Je grogne sur l'autre avant que lui ne me grogne dessus. C'est pas plus courageux que le reste, c'est rien ne plus ou de moins. C'est juste la réaction d'une putain de peureuse qui s'en sortira pas si elle est jetée dans la cage aux lions. C'est la réaction de celle qui préfère prévenir et être crainte qu'être aimée, qui préfère avoir des ennemis que des amis, qui préfère manger qu'être mangée. C'est juste la réaction d'une enfant un peu parano, qui aimerait être seule et ne craindre personne sauf elle-même.
Malheureusement pour moi, face à Julius, à l'instant, je ne gueulais pas. J'étais, je trouve, étonnement calme. Je n'arrivais pas à gueuler, je n'arrivais pas à exploser comme je le faisais d'habitude. Et même ça, commençait à m'effrayer.
Que devient quelqu'un si elle n'est pas ce qu'on attend qu'elle soit ? C'est ça, être mauvais ? Ne pas être comme on attend de nous qu'on soit ? Être vert quand on nous attend rouge, faible quand on s'attend à nous voir forts. C'était peut-être ça, être mauvais ; et alors j'étais la personne la plus mauvaise qu'il existe en ce moment même. Je n'étais pas du genre à m'attacher aux gens, ni à les aimer plus que n'importe quel autre. Ni à pleurer pour rien, à avouer que j'ai peur de tout. Même de ce qui est faux. J'ai peur de moi, j'ai peur de ne pas réussir, et j'ai peur de l'abandon.
J'ai peur de ne plus jouer au même niveau. Et j'ai peur qu'il m'abandonne.

Et bondir avait été une manière de me reprendre. De ne pas rester à pleurer comme une dinde, de ne pas m'arrêter à ça, et d'essayer d'agir. J'avais bondi, effleurant le balai du bout des doigts. Tendant le bras plus loin que jamais encore, tirant plus fort dessus pour arriver à l'attraper. Moi-même attrapée trop tôt par Julius. Puis cachée au fond de ses bras comme dans le fond d'une cabane dans la forêt. Juste devant la cheminée, là où c'est réconfortant et chaleureux. Là où c'est comme en famille. La tête posée contre lui, sa main passant doucement dans mes cheveux. Je fermais les yeux, je me calmais. Je passais mes mains entre nous et m'accrochais juste un peu à sa robe. Juste pour ne pas qu'il m'abandonne. « Carmelita, reprend tes esprits s’il te plait. On a rompu il y a quelques mois. Pas quelques jours. Tout va bien. » Je secouais doucement la tête. Il était déterminé et ne changeait pas de discours. Pourtant je me souviens bien que ça n'était qu'il y a quelques jours. Qu'il y a quelques jours, c'était fini. Que ça avait jeté comme un froid, une tempête de glace entre nous, et que je ne l'avais même pas revu depuis. Ni pour un match, ni un entrainement. Ni rien du tout.
Si tout allait bien, je ne serais pas en pleurs contre lui. Si tout allait bien, je serais là-haut, bien trop haut pour que quiconque ne m'attrape, même sur la pointe des pieds. « On a déjà rejoué ensemble. On est une équipe. Qu’on soit en couple ou pas, on est forts, rien ne peut nous arrêter. T’en fais pas. » Il parlait plus doucement encore que le vent. Je secouais encore la tête, sans m'arrêter. Je n'étais pas folle. Je savais ce que je disais ; je refusais de croire que je perdais les pédales. Bien sûr qu'on s'arrêterait. C'était déjà presque arrêté. Je tentais de murmurer quelque chose, sans parvenir à émettre quelconque son.
« Je peux m’éloigner du terrain un moment si tu veux. Le temps que tu reprennes des forces, que t’arrives à bien remanier ton balai. Un mois, ça te va ? Je prétexterais quelque chose, comme ma jambe qui ne s’est peut être pas encore bien rétablie. On mettra un remplaçant. »
J'aurais presque pu sourire de ce qu'il venait de dire. Nous étions apparemment en train de jouer à celui qui débitait le plus de conneries à la minute. Un petit rire m'échappait au final, plus de désespoir que d'amusement. Je n'avais finalement pas tort ; tout revient au même. Jouer avec un remplaçant, c'est déchirer le duo. Ne serait-ce que pour un match, ou deux matchs. L'un sans l'autre c'était perdu d'avance, après tant d'années à jouer ensemble. Après avoir apprit à se connaître aussi bien dans le jeu.
Je ravalais les larmes restantes et fixais le ciel. Personne n'aurait besoin de remplaçant. Je devais remonter sur ce foutu balai, je devais lui montrer qu'il n'aurait pas besoin d'une nouvelle coéquipière. C'était ça, après tout.
Et le parfum revenait, et tout s'embrouillait.
J'étais partagée entre me ruer sur mon balai et m'envoler trop vite pour qu'il ne me rattrape pas, ou pas de suite, et le supplier de ne pas s'éloigner du quidditch. C'était ça, le plus important. Le quidditch, gagner et tout gagner. Rester les meilleurs. Ne pas faiblir. Prouver ce que nous valons. Le reste viendra avec, ou ne viendra pas. Je passais le revers de mes manches sur mes yeux, et me calmais. Je ne pleurerai plus pour ça. Quelqu'un de déterminé ne pleure pas, il agit. Je me concentrais pour ne pas faire de gaffe, et alignais quelques pas jusqu'aux balais, les récupérant cette fois sans me précipiter. Je les fixais longuement, déglutissant avec peur. Avec la gorge serrée à force de me dire que peut-être je n'y arriverai pas. Que je devrai arrêter le quidditch, que je ne volerai plus avec Julius ni le reste de l'équipe. Que je ne m'évaderai plus là-haut. Je le regardais, en me rapprochant, lentement mais sûrement, et chuchotais : si tu t'éloignes, on est foutus. Tu sais bien que les remplaçants qu'on nous colle ne valent rien. Oublie tout ce que je t'ai dis. C'est pas grave, tout ça. Le plus important, c'est qu'on gagne.
J'étais passé d'un extrême à un autre et m'en étonnais moi-même. Pourtant, je savais que je ne pourrais jamais tenir sur mon balai. Pas encore, mais je m'entêtais. Et quoi si je continuais à pleurer ? Je ne m'améliorerai jamais en allant pleurer contre quelqu'un.
J'arrivais à me convaincre que tout ça n'était rien, faisais taire mon cœur et ma raison.
Je ne parvenais toujours pas à calmer l'armée qui se battait dans mon crâne, et j'avais bien peur d'être une comédienne pitoyable.

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MessageSujet: Re: faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius)   faut qu'tu t'lèves que tu marches, tu vas t'dégourdir le cœur (julius) Empty30/1/2013, 17:54

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L’état de Carmelita était plus qu’inquiétant. Cependant, la raccompagner à l’infirmerie alors qu’elle venait tout juste d’en sortir serait de très mauvais goût… D’autant plus qu’elle avait et donnait l’impression d’avoir gardé les pieds sur terre, malgré son entêtement à vouloir voler et son délire sur le fait que leur relation n’avait prit fin il y a seulement quelques jours. Julius, à sa place, n’était pas sûr qu’il aurait apprécié qu’on le prenne pour un fou. Il soupira. Bon sang, qu’est-ce que tout cela était stupide… Julius n’était pas d’un naturel très clément, donc pas très patient... Et plus la conversation avançait, plus il commençait à taper du pied et perdre patience. Et il y avait de quoi ! Il avait rarement vu plus bornée que Carmelita, il avait apprit à faire avec mais… De là à persister à croire quelque chose de complètement insensé ! Il fallait absolument faire quelque chose. Carmelita profita d’un moment d’inattention pour reprendre son balai, sans tenir compte des avertissements de son partenaire. Julius ne se retint pas de jurer et se redressa en la regardant droit dans les yeux pour mieux la voir et lui faire part de son mécontentement. Il commençait à en avoir assez. Il adorait Carmelita, mais là s’en était trop. Elle allait finir par se rompre le cou ! Et même à perdre la tête si elle continuer de délirer de la sorte. Julius détestait jouer le rôle du gars gentil, qui remettait les gens dans le droit chemin. Il avait l’impression que ce rôle était le dernier qui lui correspondait. C’était lui, le fauteur de trouble, celui qui créait les emmerdes. Pas celui qui aidait à réparer les conneries des autres. Néanmoins, il tendit le bras et ordonna en marmonnant : « Donne-moi ça. C’est fini le balai pour aujourd’hui. » Julius avait tendance à s’énerver beaucoup trop vite, pour beaucoup trop de choses qui n’en valaient pas la peine. Il tenta de catalyser sa colère naissante. « Si tu t'éloignes, on est foutus. Tu sais bien que les remplaçants qu'on nous colle ne valent rien. » Bien évidemment que Julius le savait. C’était toujours la catastrophe lorsqu’on laissait un de ces bleus sur le terrain lors d’un vrai match. L’euphorie d’enfin être dans l’équipe l’emportait sur le reste et résultat : on se faisait laminer à cause d’un joueur trop excité. Mais pour que Carmelita aie mieux, c’était probablement la meilleure solution. « Oublie tout ce que je t'ai dis. C'est pas grave, tout ça. Le plus important, c'est qu'on gagne. » « Tu as raison. » C’était devenu presque une devise chez Julius. Toujours viser plus haut, ne jamais se satisfaire de ce que l’on a. Ne jamais renoncer à son désir de puissance, de domination… Pour atteindre des sommets et être le meilleur. Gagner, encore et toujours. Etre la fierté de sa famille. Julius pouvait lire une certaine détresse dans le visage de son amie. Elle ne paraissait absolument pas convaincue par ses propres mots. Merlin, qu’est-ce que cette fille était têtue et qu’est-ce qu’il était facile de lire le mensonge sur son visage... « Mais on gagnera pas tant que tu seras pas plus à forte. » C’était quelque chose de probablement difficile à entendre, il le concevait. Mais c’est volontaire. Julius avait choisi un ton plus dur que précédemment. Pour qu’elle réalise enfin qu’il ne fallait pas prendre ses propos à la légère. Parce que depuis tout à l’heure, elle semblait en avoir rien à foutre de ce que Julius pouvait dire et qu’elle n’écoutait que sa propre raison –qui lui faisait bien sur défaut... « Visiblement, je suis un des obstacles à tes progrès. On perdra peut-être quelques matchs entre-temps, mais en tous cas pour mieux en gagner après. Comme ça on n’avancera à rien, on perdra quand même. » C’était la seule manière d’y arriver. Et peut-être qu’en s’éloignant de la sorte, son état pourrait s’améliorer… Cependant, malgré tout, Julius avait bien autre alternative à lui proposer… Pas très cool pour elle, certes, mais quelque chose qu’il aurait sûrement proposé à n’importe qui d’autre dans l’équipe… Sauf à elle. Faire un break au Quidditch. Quitter l’équipe quoi, momentanément du moins. Mais ç’aurait été trop dur a encaisser et Julius n’était pas salaud à ce point, surtout avec quelqu’un qu’il appréciait autant qu’elle et dans un état aussi fragile que Carmelita l’était en ce moment. Toutefois, il était vrai que comme ça, ça réglerait tout : Carmelita apprendrait à remonter petit à petit correctement et sans se fracasser la gueule sur un balai en étant assistée, en dehors des cours et des entraînements de l’équipe. Entre temps, elle ne verrait pas Julius parce qu’on aurait mis un remplaçant à sa place. Elle pourrait se perfectionner et oublier toute cette affaire, ainsi que reprendre raison, et tout ça d’un coup. Mais honnêtement, l’idée d’exclure une partenaire de si longue date de l’équipe, même pour une durée courte, était loin de lui être réjouissante. Le fait qu’elle ait été malade était une chose, ça s’en était une autre. L’idée de s’abstenir lui-même de Quidditch lui semblait beaucoup plus correcte, pour d’obscures raisons. Il savait que Carmelita serait malheureuse si elle était mise de côté. Elle avait besoin de se reconstruire et d’éclaircir ses idées et le Quidditch était peut-être une façon de l’aider. Julius, lui, le prendrait beaucoup moins mal s’il devait s’éloigner du terrain. Il avait beaucoup moins à perdre. Et, en tant qu’ami, il lui devait bien ça. « Seule la victoire compte, comme tu dis. » Elle ne pourrait pas refuser. Elle était d’accord sur le fait que seul gagner importait, comme elle le lui avait déclaré quelques minutes plus tôt. Il avait gardé le bras tendu, en attendant toujours qu’elle lui remette son balai. Il le fallait. Après avoir gardé un visage un peu trop strict, il s’autorisa un petit sourire, histoire de la rassurer. Il ne voulait pas qu’elle prenne mal ses propos. Il ne voulait pas qu’elle se sente nulle. Mais si Julius n’arrivait pas à la raisonner, pour son bien avant tout, il valait mieux en rester là. Il prendrait le balai de Carmelita et le sien et s’éloignerait. Et à partir de ce moment, pendant deux semaines piles au moins il éviterait de son mieux la blonde, pour privilégier un rétablissement optimal. Comme ça, à son retour, on aurait de nouveau droit au duo Ienor-Casterwell, un duo de batteurs de choc.


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