L'ENFANCE N'EST PAS TOUJOURS ROSE.
C'est le cas de le dire. Je ne suis pas du genre à me plaindre, mais il est vrai que mon enfance ne fait pas partie des plus heureuses qui soient. On pourrait même la classer dans les pires. Vous vous demandez sûrement pourquoi ? Et bien je vais vous le dire. Je suis la fille d'une née-moldue et d'un sorcier dont je ne connais pas l'identité. Cette pourriture a eu la merveilleuse idée de quitter ma mère alors qu'elle me portait encore en elle. Il ne donna plus aucun signe de vie et s'évapora dans la nature comme le plus abjecte des voleurs. Ma mère perdait peu à peu goût à la vie tandis qu'elle me la donnait en cette chaude soirée d'été du premier jour du mois d'août. Elle accoucha dans un triste orphelinat sorcier auprès duquel elle s'était rendue pour m'y laisser. La directrice accepta d'héberger ma mère le temps de son rétablissement, après quoi elle devait quitter les lieux et oublier mon existence. Malheureusement, la fatigue eut raison d'elle et ma mère mourut dans un des lits de l'orphelinat, cinq jours après m'avoir donné la vie. Le temps lui avait manqué et elle n'eut même pas l'occasion de me donner un prénom, c'est pourquoi la directrice prit l'initiative de me nommer comme ma mère : Cornélia. C'était la seule chose qui me restait d'elle. Je n'avais jamais vu son visage, jamais entendu le son de sa voix. Lorsque j'étais enfant, cela me rendait triste, mais les histoires de certains pensionnaires de mon âge étaient bien pires.Cela me consolait. J'ai vécu mon enfance dans le sinistre orphelinat de madame Jelleyon qui accueillait des sorciers aux histoires compliquées et malheureuses. Ses murs étaient tout sauf accueillants, ils étaient froids comme la glace. Je n'aimais pas particulièrement l'endroit, mais je n'avais nulle part ou aller. J'avais six ans lorsque j'acceptai enfin de vivre dans cet orphelinat qui était ma seule famille. Nous étions à peu près une vingtaine d'enfants, qui dormaient dans un dortoir commun selon le sexe. Les filles que je côtoyais étaient de vraies pestes sans cervelle. J'étais une petite fille frêle et timide, une cible facile en somme. Ces petites garces ne loupaient pas une occasion pour m'humilier publiquement et me traiter comme une moins que rien. Je me laissais faire, car elles étaient nombreuses et parce que je n'avais pas la force nécessaire pour leur faire du mal. Avec le temps, elles se lassèrent et trouvèrent une autre victime, mais ce qu'elles ne savaient pas, c'est que je gardais bien au chaud un fort sentiment de vengeance, de haine. Les années passèrent et les murs de l'orphelinat me lassaient. J'étais en deuxième année à Poudlard, cette école fantastique. J'avais trouvé un nouveau foyer, bien plus accueillant que l'ancien. Poudlard me faisait rêver et faisait naître en moi une volonté nouvelle, celle de réussir et de devenir quelqu'un. C'est ainsi que naquit mon goût pour le travail. Je m'investissais réellement dans chaque matière dans le but de recevoir des notes à la hauteur de mes espérances. Certaines matières me passionnaient plus que d'autres comme la Métamorphose et la Défense contre les Forces du Mal. Mes années à Poudlard me ravissaient et me faisaient oublier la dure réalité qui m'attendait à l'orphelinat. Le château et les personnes que j'avais pu rencontrer là-bas étaient ma seule fierté, mon seul réconfort.


L'été avant la rentrée de ma troisième année fut mouvementé. L'orphelinat organisa une sortie exceptionnelle dans la campagne irlandaise lors d'une belle après-midi du mois de juillet. Mrs. Jelleyon fut remplacée par une dame plus jeune, Mrs Bulmounth. L'ancienne Directrice fut envoyée à St-Mangouste pour des raisons de santé qu'on nous avait caché. Tout le monde s'était réjoui de son départ, car Mrs Jelleyon était réputé pour sa sévérité et son dégoût pour les enfants. La nouvelle directrice semblait plus apte à dialoguer, plus sympathique. Lors de la sortie organisée en l'honneur de Mrs Bulmounth, les pestes qui s'amusaient à m'humilier lorsque j'étais plus jeune décidèrent de reprendre leurs anciennes habitudes. Malheureusement pour elles, j'avais changé et étais devenue plus forte. Alors que je marchais à l'écart du groupe, elles décidèrent de ralentir le pas puis de m'entourer. La suite des évènements se passa très vite. La plus laide du groupe insulta ma mère la traitant de tous les noms possibles et imaginables. La colère me fit réagir sur-le-champ et je lui tordis le bras sans réellement comprendre l'ampleur de mon acte. Le craquement sinistre de son coude me fit prendre conscience de la violence dont je faisais alors preuve. Effrayée, je lâchai ma victime et restai plantée devant cette-dernière qui pleurait et se tordait de douleur. Les tutrices et la directrice avaient évidemment entendu les cris de la peste et s'étaient précipités vers nous. Ma sanction fut exemplaire. Pendant tout l'été, je ne devais en aucun cas sortir du bureau de la directrice qui me surveillait avec soin. Mrs Bulmounth m'avait posé beaucoup de questions les premiers jours. Elle voulait apprendre à me connaître et comprendre mon comportement. C'était la première fois qu'on s'intéressait à moi de la sorte et j'éprouvais un certain respect pour la nouvelle directrice. L'été fut long et ennuyeux, mais avant de quitter le bureau son bureau, Mrs Bulmounth me conseilla de faire des efforts et d'apprendre à contrôler ma colère. Elle comprenait les sentiments qui m'animaient, mais voulait éviter ce genre d'affaires au sein de l'orphelinat. Une petite tape sur l'épaule, un clin d’œil complice, voilà ce que m'avait adressé la directrice avant mon départ pour la gare de King's Cross.


Lorsque je me regarde aujourd'hui, je ne peux m'empêcher d'être fière de ce que je suis devenue. Sur le plan scolaire je suis satisfaite. Je suis rentrée dans la filière que souhaitais avec facilité. Les efforts de toutes ces années ont fini par payer et m'ont finalement porté là où j'avais envie d'aller. Sur le plan morale, disons que je m'en sors pas trop mal. J'ai conscience de mon fort caractère et je remercie mes proches d'être aussi indulgents et patients avec moi. Les rencontres que j'ai pu faire au cours de ma scolarité m'ont beaucoup apportés et ont contribué à construire la personne que je suis maintenant. La situation à Poudlard trouble mon esprit et me met parfois en colère. Dolohov est une persécutrice qui nuit vraiment à la bonne humeur et à la prospérité dans Poudlard. Si j'avais eu le pouvoir de faire disparaître cette affreuse créature rien que par la force de ma pensée, je le ferais avec plaisir. La situation est bien plus compliquée malheureusement et je sens que d'autres personnes souhaitent qu'elle change...