FRANCK & RAIPONCE
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Bon, ok Raiponce, calme-toi, tu vas trouver une solution.

Raiponce prit une grande inspiration. Il était particulièrement rare de la voir dans la forêt interdite, surtout en plein jour, et désormais, elle regrettait de s'y être aventurée. Elle n'aimait pas suivre les règlements à la lettre, au contraire, un peu de rébellion ne faisait jamais beaucoup de mal à personne, mais cette fois-ci, si elle se faisait prendre, elle risquait gros. Alors qu'elle sortait de cours de botanique, quelques instants auparavant, elle avait entendu des bruits, semblables à des gémissements d'animaux, provenant de la lisière de la forêt. Elle n'avait pas hésité bien longtemps, et plus par curiosité qu'autre chose, elle s'était aventurée dans l'étendue d'arbres sombre et effrayante. Simplement, elle avait l'impression que plus elle s'éloignait du château, plus les gémissements se faisaient rares et faibles. Peut-être était-ce simplement une licorne qui s'était blessée. Enfin, le fait était que Raiponce se retrouvait désormais dans une petite clairière au sol dénudé de plantes, sombre et glacial. Elle ne savait pas où elle était, ni par où elle était arrivée. Il fallait qu'elle trouve une solution le plus rapidement possible, car même si elle avait une heure libre en cette fin de matinée, elle ne devait pas se la couler douce pour autant ; il lui restait deux devoirs à finir de rédiger pour le lendemain, il fallait à tout prix qu'elle trouve le temps de les terminer ! Elle tournait la tête dans tous les sens, à la recherche d'un passage, d'un indice, d'une information qui lui aurait échappée. Soudain, un craquement de brindilles. Puis deux, puis trois. Des voix résonnèrent. Raiponce réagit au quart de tour, et glissa sous un buisson où personne ne pouvait la voir de la clairière. Elle leva les yeux. Heureusement qu'elle était plus agile et qu'elle possédait un bon ouïe. Deux personnages de son âge, environ, firent irruption à l'endroit où elle se trouvait quelques secondes auparavant. Ils n'avaient pas vraiment l'air dans un bon état ; leurs vêtements étaient déchirés et leurs cheveux ébouriffés. L'un saignait au niveau du nez, l'autre au coin de la lèvre, Raiponce en déduit donc qu'ils venaient surement de se battre. Ils avançaient en boitant, la tête baissée, et la Gryffondor eut du mal à les reconnaitre. Visiblement, ils ne l'avaient pas entendu. Ils traversèrent la clairière en silence, ne se doutant pas le moindre du monde de la présence d'une Gryffondor, et continuèrent leur route par un chemin que Raiponce n'avait même pas remarqué. Une fois les deux garçons hors du champ de vision de la jeune blonde, celle dernière quitta sa cachette, en manquant de tomber, et se releva. Elle était couverte de boue, de la tête aux pieds, avait les vêtements déchirés, les cheveux dressés sur la tête, et surement une tête horrible. Elle soupira bruyamment, tout en essayant d'enlever les feuilles accrochées à ses mèches blondes. Alors, une idée lui vint à l'esprit. Elles n'était pas à Poudlard pour rien, après tout. Sûre de son coup, elle sortit sa baguette magique, la pointa sur elle-même, et avec assurance, elle prononça une formule magique, tout en faisant un quart de tour avec son poignet et en descendant son avant-bras d'environ cinq centimètres, comme on le lui avait appris. Tergo. Une fois la formule magique prononcée, une rafale de vent vint balayer le visage de Raiponce, redonnant une bonne allure à sa chevelure blonde, puis une deuxième transforma son tee-shirt sale en un top à rayures propre, comme elle les aimait, et enfin, une dernière métamorphosa son jean en un.. Pantalon des années soixante-dix ? Brillants, pailletés, pattes d'éléphant, tout, sauf le style de la Gryffondor. Son visage se fendit en une grimace de dégout. Elle maitrisait pourtant ce sort à la perfection. Peut-être qu'elle avait mal articulé une syllabe, où bien manqué d'attention lors de son geste, pensant à autre chose. Le fait était qu'elle avait ratée son sortilège. Elle n'aimait pas l'échec, et cette situation l'agaçait donc au plus haut point. Si quelqu'un la voyait dans cette tenue ridicule.. Cordelia Dolohov, par exemple. Enfin, elle ne s'attarda pas plus longtemps dans cette forêt qui lui donnait la chaire de poule, et quitta les lieux en empruntant le sentier utilisé quelques instants auparavant par les deux garçons.

Elle arriva quelques minutes plus tard à la lisière de la forêt. Finalement, elle n'était pas si loin que ça, et Raiponce se trouvait ridicule d'avoir presque paniquée pour si peu, ce n'était pas dans ses habitudes de perdre son sang-froid, elle qui savait particulièrement bien cacher -presque- toutes ses émotions, et qui restait impassibles dans n'importe quel situation. Elle se trouvait bien faible, pour le coup. Elle haussa les épaules, puis, vérifiant à droite et à gauche que personne ne se trouvait à proximité, elle se dirigea vers un arbre volumineux, derrière lequel elle pourrait se cacher pour reproduire sa formule et ainsi se libérer de ce pantalon atroce. La matière du tissu la démangeait terriblement, en plus de lui mouler un peu trop les cuisses à son gout, et cette tonne de paillettes l'aveuglait presque. Affreux, ce pantalon était affreux ! Alors qu'elle s'adossait contre l'arbre en soupirant, un bruit la fit sursauter, et elle fit volte-face, prête à réagir. Quelqu'un était de l'autre côté de l'arbre. Raiponce se mordilla la lèvre inférieur. Elle se fichait pas mal du regard des autres, mais elle savait que si elle tombait sur la mauvaise personne, du genre de la peste de Serpentard qui serait assez sadique pour divulguer une information comme quoi la Gryffondor aurait changé de style, pour se reconvertir à quelque chose de plus.. flash, elle risquait de passer une très mauvaise fin d'année. Raiponce fit quelques pas sur le côté, jusqu'à apercevoir la personne derrière l'arbre. Elle soupira de soulagement en voyant la personne qui se trouvait en face d'elle. Salut Franck. Dit-elle gentiment en adressant un sourire au Serdaigle, d'un an son ainé. Raiponce appréciait beaucoup Franck, il était très sympathique. Cependant, il y a quelques années, c'est elle qui l'avait fait tomber de son balais, lors d'un match de Quidditch opposant Gryffondor à Serdaigle, et ainsi gravement blesser. Elle lui avait rendu visite à l'infirmerie presque chaque jour suite à son accident, tellement elle se sentait coupable et elle culpabilisait. Depuis, Franck ne pouvait plus entendre le mot "Quidditch", et Raiponce le comprenait parfaitement, elle ne savait pas comment lui faire comprendre qu'elle se sentait très mal suite à cette chute. Voyant que Franck regardait étrangement son pantalon, Raiponce dessina un sourire crispé, presque gêné sur ses lèvres. Ah, euh, ça.. C'est rien. Petit mélange entre les formules. Dit-elle, hésitante. Elle ne se reconnaissait pas vraiment, là. D'habitude, elle sortait toujours des blagues pourries et pas drôles, qui faisaient pourtant toujours rire du monde, elle était joyeuse et sûre d'elle. Enfin, elle ne bégayait pas et ne baissait jamais la tête lorsqu'elle s'adressait à quelqu'un. Peut-être était-ce le souvenir de cet accident qui lui revenait sans cesse en mémoire en présence de Franck.. Je suis sûre que je peux lancer une nouvelle mode avec ça ! Lança-t-elle alors, échappant un léger rire.