L'heure était grave.

Il avait attendu que le couvre-feu soit passé et avait soigneusement analysé les horaires des rondes des professeurs pour pouvoir réunir dans la salle desdits professeurs la crème de la crème d'eux-mêmes. Pour ce dont ils devaient parler, il ne fallait absolument pas que la Dolohov soit présente ou quiconque qui se révélait favorable à son immonde personne aux cheveux intergalactiques. Donc, pas la bibliothécaire dangereuse, pas l'infirmière dont il ne connaissait rien et qui veillait de toute façon à l'infirmerie, et surtout pas la Dolohov elle-même. Cette femme était assez dingue qu'elle faisait elle-même les rondes de surveillance dans les couloirs, donc rien à craindre.

Celsius entra dans la salle des professeurs et referma la porte derrière lui, lui assénant un Collaporta informulé bien senti avant de déposer sur le bureau de Floyd une caisse de Bièraubeurres. « Servez-vous, c'est cadeau ! » Il en prit lui-même une bouteille, qu'il ouvrit sans plus de cérémonie pour la boire sans verre (on ne sait pas vivre, nous, et on l'assume). Il avait été à Pré-au-Lard dans la journée, il ne donnait pas de cours dans l'après-midi aujourd'hui, et revenir avec ce petit trésor avait été l'épreuve du combattant. Les décrets ne s'appliquaient pas aux profs, enfin pas trop, enfin il n'en savait trop rien et il avait décidé qu'ils ne s'appliquaient pas à lui dans tous les cas, mais ramener une caisse de Bièraubeurres étant quand même moyennement bien vu. Même s'il n'y avait rien d'alcool dans ce nectar délicieux inventé par Merlin-le-puissant-mage lui-même probablement.
Il s'assit sur son bureau et but une longue gorgée de la boisson. Ça faisait du bien, ça le réchauffait de l'intérieur et ça lui donnait envie d'en boire encore plus. Merlin avait été invité à les rejoindre dans la discussion, il n'était pas dangereux pour ce qui allait suivre. Il replaça sa cravate rayée avant de prendre la parole sans nommer le sujet de discussion de la rencontre du jour du Comité des Membres du Personnel Méga Cools que Tu Peux Pas Test : « Cette harpie est impossible à vivre. Je suis fatigué comme si on était en juin, alors qu'on n'est même pas à Noël. Elle va brûler les jeunes et nous du même coup. » Même son ton était sérieux, alors que Celsius n'était pas quelqu'un de reconnu pour son sérieux.

Comme on l'a dit, l'heure était grave.

Spoiler:

Jordan entrouvrit la porte et jeta un regard affectueux sur Félicia, qui dormait à poing fermé, sa peluche dragon serrée contre elle et son pouce dans la bouche. Sans faire de bruit, elle entra dans la chambre de sa fille et remonta la couverture sur ses épaules avant de l'embrasser sur le front, avant que la petite fille ne se tourne, le visage paisible des enfants qui font de jolis rêves peint sur son visage. Rassurée sur l'état de sa fille, Jordan referma la porte de la chambre et quitta les appartement qu'elle partageait avec Peverus dans le château de Poudlard. Sa baguette dans une main pour s'éclairer et dans l'autre une tarte à la rhubarbe, la professeurs d'étude des moldus se dirigea vers la salle des professeurs, où Celsius avait donné rende-vous à certains d'entre eux. Jordan connaissait déjà le sujet de cette petite réunion nocturne : Cornélia Dolohov, qui venait mettre son gros nez dans les affaires de Poudlard et les assommer de nouveau règlements tous plus durs les uns que les autres. Force était de constater que parmi l'équipe enseignante, peu de personne appréciait cette femme. Entrant dans ladite salle, Jordan déposa sa tarte sur un des bureaux, attrapa une bouteille de Bierraubeurre et se dirigea vers Peverus, contre qui elle se lova. « Félicia va bien », lui murmura-t-elle quand il eut fini son discours. « C'que je comprends pas, c'est pourquoi Dumbledore laisse faire. Y'a un truc qui m'échappe là-dedans... M'enfin, nous, on pourrait trouver des trucs pour lui pourrir gentiment la vie. Rien ne vraiment répréhensible, rien qui nous mettra dans l'embarras, mais des trucs qui la feront rager. Merlin, tu pourrais bloquer sa serrure, par exemple. »
Elle adressa un grand sourire à son ami ainsi qu'un clin d'œil, qui elle le savait, allait le plonger dans l'embarras, mais Jordan adorait taquiner Merlin et lui savait à quoi s'en tenir... non ? D'un coup de baguette, elle fit voler un bout de tarte dans lequel elle mordit à pleine dents; oui, Jordan mangeait tout le temps ou presque. « [color=#CC3333]En tout cas, je refuse qu'elle pourrisse ma vie et celle de mes élèves et qui plus est de mon fils dans le même temps. ». On touchait pas à la famille. C'est comme ça.