❝ just another meeting ❞

Tu fermais d’un coup sec le livre sur lequel tu venais de passer une heure. Tu détestais les devoirs de charmes et enchantements, tu lisais toujours des dizaines de livres pour pouvoir essayer de compenser tes lacunes au niveau des connaissances sur chaque sortilège. La pratique, ça avait toujours été ton truc, les rouleaux de parchemin, un peu moins par contre. Enfin, tu avais enfin finit ce devoir que tu devais rendre le lendemain et tu étais soulagé. Bien sûr tu avais loupé ton dernier cours de l’après-midi mais c’était un détail, tu n’avais pas vraiment de problèmes à ce sujet. Enfin, tu savais que Dolohov finirait par te tomber dessus, c’était toujours la même chose avec elle mais bon, ce n’était pas non plus ta faute si elle ne pouvait pas comprendre que tu étais plus autodidacte qu’autre chose. Tu te levais et allais ranger le livre sur son étagère. Il était temps que tu sortes de la bibliothèque. Les élèves allaient commencer à affluer pour terminer un devoir avant d’aller manger avec leurs amis et tu détestais être pris dans cette foule. Tu rangeais donc rapidement tes affaires et sortis de la bibliothèque un énorme sourire sur le visage, celui qui ne te quittait jamais et qui en faisait tomber plus d’une. Tu sentais ton paquet de cigarette dans la poche de ta robe de sorcier et tu n’avais plus qu’une envie, oublier ce devoir et te détendre avec une bonne cigarette. Tu faisais un clin d’œil par-ci par-là dans l’espoir que peut-être un jour une de ces filles se retrouverait dans ton lit mais il existait à Poudlard des filles qui avaient quelques principes ce qui à ton avis était bien bête. Pourquoi se priver d’une chose aussi géniale que le sexe pour des principes moraux qui ne valent rien ? Non, tu ne comprenais pas mais en même temps, tu ne comprenais pas les valeurs que ton père essayait de t’inculquer, le mode de vie qu’il défendait avec tant de ferveur, non, tu ne comprenais pas, vraiment pas. Tu passais les grandes portes du château et rien que de sentir l’air frais sur ton visage, tu te sentais mieux. Tu n’avais jamais vraiment aimé la solitude, tu aimais t’entourer, montrer à ton père que malgré le mode de vie que tu avais choisis, les gens t’aimaient pour ce que tu étais. Mais des fois, tu te sentais étouffé dans ce château remplit d’élèves qui sourient, qui ne cessaient de parler et tu avais besoin d’une pause. Tu étais certain qu’il n’y aurait personne à cette heure là près du lac. La nuit pointait déjà le bout de son nez et avec le froid hivernal, personne ne sortait à cette heure là près du lac. Ce n’était pas ton cas, tu ne faisais jamais ce que la plupart des gens faisaient de toute manière, ce n’était pas la peine de discuter avec ça. Attrapant ton paquet, tu attrapais une cigarette que tu allumais à l’aide de ton briquet. Dès la première inhalation de fumée, tu sentis tes membres se détendre. C’était toujours ce qu’il se passait avec les cigarettes. Tu te fichais bien que cela détruise ta santé, ta mère t’avait déjà amenée à des dizaines de conférences à ce sujet, comme si cela allait radicalement changer quelque chose … Elle continuait à te les envoyer cependant, elle devait savoir que tu te les procurerais tout seul de la même manière si elle ne le faisait pas pour toi. Tu avançais tranquillement en direction du lac en laissant tes traces sur le peu de neige qui était tombée dans l’après-midi. Alors que tu t’approchais tranquillement du banc sur lequel tu avais l’habitude de t’asseoir, tu puis voir qu’une figure s’y trouvait déjà et il ne fallut que quelques secondes pour savoir qui s’était. Un sourire en coin s’installa sur ton visage et tu t’approchais encore avant de dire : « Alors Yaxley ? Tu t’es perdue ou quoi ? » Ca commençait toujours par des taquineries mais ça finissait toujours par des choses différentes, tu ne pouvais jamais le prévoir.

Installée dans un confortable fauteuil de cuir de la salle commune, les jambes ramenées contre moi, je réfléchissais sur une dissertation portant sur les potions médicinales, cela en me grattant légèrement le menton de la plume, les yeux fixés sur le parchemin jauni dont j'avais déjà rempli la moitié. Autour de moi régnait une véritable entremêlement de rires entrelacés, cacophonie habituelle des fin d'après-midi où nous nous retrouvions pour travailler ou se détendre après une longue journée de cours. Un instant, je levais les yeux, parcourant du regard la salle commune dont l'éclat de la lumière verdâtre du lac éclairait les visages, tout en observant un groupe de filles - issues de familles au sang pur - dont les regards se tournaient vers moi accompagné de murmures. Je tiquai, tentant de me concentrer à nouveau sur les propriétés médicinales des bézoards, sans vraiment y arriver. Trop de bruit. Trop de regards. Trop de murmures. Trop. Pourtant, j'avais l'habitude que l'on parle dans mon dos, tel était le lot quotidien de nous autres familles aux noms retentissant de leur glorieuse pureté. Yaxley. La fille parfaite d'une famille renommée ; héritière de la pureté d'un sang ô jamais souillé. Yaxley. Un nom. Une famille. Un poids. Celui de la fierté désinhibée que je me devais d'arborer la tête haute et le port digne. Un étendard de gloire et d'or, de magie et de pureté. Yaxley. La froide. La Reine des Glaces & autres sobriquets qui suivaient mes pas, encore et encore. C'était mon destin, représenter la fierté de ma lignée ; chaque jour. Yaxley. Contrairement aux apparences, porter un nom des plus reconnu était loin d'être toujours une bonne chose. D'un geste vif, je roulai le parchemin et rangeai plumes et encrier dans mon sac de cuir usé par les années, puis je me levais et sorti rapidement de la pièce. J'avais envie de m'aérer, de prendre l'air. Seule avec mes pensées. Seule avec moi-même.

Je traversai d'un pas rapide les couloirs sombres de l'école, ignorant les tableaux enchantés qui me fixaient d'un regard patibulaire. ❝ Et bien Yaxley, voilà qui n'est pas très sérieux de sortir à cette heure-ci ❞ me susurra l'un d'eux d'une voix trainante, un sorcier à l'air particulièrement sévère auquel je ne pris même pas la peine de répondre, il n'était pas si tard que ça après tout, continuant mon chemin pour me diriger en direction du grand hall de l'école, dominé par l'immense escalier de marbre immaculé, encore bondé d'élèves qui finissaient leurs cours. Je ne leur accordai pas un regard, sortant du château en appréciant la fraicheur du vent d'hiver qui fouettait mon visage et faisait voler mes cheveux. Dehors, une fine couche blanche recouvrait le sol herbeux du parc, vision de rêve devant laquelle je souris légèrement. Déjà petite, j’adorais la neige qui tombait en gros flocons devant mes yeux ébahis d'enfant trop rêveuse, le son ténu de la poudreuse qui craquait sous mes pas et autres sensations fugaces de moments teintés d'un gout amer d'un autrefois révolu. Le parc de Poudlard était encore éclairé de la pâle lueur du soleil qui se coucherait surement d'ici peu, quelques élèves profitaient de la fin de journée pour s'affronter à coup de boules de neiges - j’aperçus même quelques Gryffondor enchanter ces dernières pour qu'elles visent directement le concierge - où bien simplement pour se promener au grand air. Je m’approchai d'un lieu plus calme, où un banc donnant sur la surface plane du lac noir. Je me posai ici, prenant un livre que je lisais en silence, allumant d'un coup de baguette une cigarette. Calme. Solitude. Sereine. De longues minutes passèrent ainsi, sans que rien ne vienne troubler cet instant de paix loin des ragots et des quolibets. ❝ Alors Yaxley ? Tu t’es perdue ou quoi ? ❞ Une voix venait de briser le silence, soudainement. Je levais les yeux bien que j'aurais reconnu cette voix entre mille. Lui. ❝ Diggory. ❞ Je pris le temps de poser mon livre à côté de moi sur le banc, avant de tourner mon regard vers Diggory en tirant une nouvelle bouffée de cigarette. ❝ Non, je sais très bien où je suis, merci. Mais dis-moi, comment se fait-il que, alors que le parc et l'école sont largement assez grands pour m’épargner ta présence tu trouves quand même le moyen de venir m'emmerder ? ❞ Des piques. Encore. Je n'y pouvais rien c'était plus fort que moi, ce besoin de le tester, de le chercher. ❝ C'était un moment agréable .. avant que tu ne viennes m'imposer ta présence, et si tu allais donc te trouver une nouvelle bécasse à mettre dans ton lit et que tu me laissais tranquille ? ❞

❝ just another meeting ❞

Tu aimais Poudlard, plus que tu ne le laissais voir. Tu aimais le château, les couloirs mais ta pièce préférée restait cependant la bibliothèque. Personne ne le savait bien entendu et tu le gardais pour toi. Tu savais que tes profs se demandaient entre eux comment sans venir en cours tu n’avais jamais eu de problèmes pour exécuter tel sort ou répondre à un questionnaire. Ils pensent tous que tu prends les notes de quelqu’un mais ce n’est pas le cas. Ils n’ont pas pensé à demander à la bonne personne, ils n’ont jamais pensé à demander à la bibliothécaire ce qu’elle pensait de mon attitude. Elle ignorait ce que je faisais mais elle ne pouvait pas ignorer le temps que je passais dans cette pièce. Et tout cela pour faire enrager mon père, pour lui faire recevoir une lettre de plus sur mon comportement complètement inacceptable. Tu poussais les choses jusqu’au bout, le plus qu’il t’était possible de le faire jusqu’à ce que tu sentes que tu aies atteint la limite et que tu puisses te faire expulser. Avec Dolohov au château, ta vie était devenu un vrai calvaire. Tu étais certain que ton père était heureux de la voir là enfin et cela te faisait la détester un peu plus. Tu ne voulais pas de Dolhov, tu voulais la voir quitter le château sur le champ au lieu de vous pourrir la vie avec ses décrets ! De toute manière, tu n’en suivais pas la moitié. Tu savais que les lignes à ne pas dépasser étaient plus proches, tu savais que tu risquais de te faire expulser à chaque fois que tu n’allais pas en classe mais Dumbledore était encore le directeur, il était ta seule chance pour pouvoir rendre la vie de la harpie infernale. N’en pouvant plus de travailler à la bibliothèque, tu décidais d’aller tranquillement dans le parc fumer une cigarette et profiter de l’air frais sur ton banc préféré, celui où tes amis avaient compris qu’il ne fallait pas te déranger. Quand on te dérangeait alors que tu étais dans tes pensées, alors que tu étais en train de réfléchir tranquillement, tu pouvais vite te mettre en colère et devenir agressif. Tu n’étais pas simplement dragueur et arrogant, tu savais utiliser tes poings et ta colère semblait toujours prendre le dessus sur tout autre sentiment. Tu descendis donc les escaliers et passais la grande porte. Tu pris une grande bouffée d’air qui te permit de mieux respirer. Des fois, dans les murs du château tu avais l’impression d’étouffer. Tu commençais donc à marcher vers le lac, une cigarette à la bouche en laissant tes traces dans la neige. Cela te donna le sourire, autant en profiter vu que bientôt elle ne serait plus là.

Tu t’approchais tranquillement de ton banc pour te rendre compte qu’il était en réalité déjà occupé. Tu soupirais doucement avant de t’approcher encore un peu prêt à virer la personne qui avait osé prendre ta place au moment où tu la voulais. Seulement, tes plans changèrent radicalement quand tu vis qui se trouvait là, assise sur le banc. Elle ne t’avait pas vue bien entendu, de dos et plongée dans son livre et dans sa cigarette, elle était trop occupée. Lullaby Yaxley, un des mystères de ton existence. Certainement le plus important d’ailleurs … Tu avais des fois l’impression qu’elle était bipolaire ou plutôt qu’elle avait une double personnalité. Tu ne savais vraiment comment la définir en réalité, c’était peut-être ce qui était le plus flippant au final. Elle était belle, magnifique avec sa longue chevelure blonde, ça tous les gars du château devaient le penser sauf que tout le monde l’observait de loin ayant bien trop peur de s’approcher de la Reine des Glaces comme on l’appelait souvent. Tu n’avais pas eu cette attitude et tu avais été lui parler. Depuis, vous enchaîniez les disputes et quand vous étiez tout seul, des moments d’intimité de temps en temps ce qui te paraissait toujours très surprenant. Tu ne pus t’empêcher de lui faire remarquer ta présence et elle se fit un plaisir de te répondre. Tu ne pus t’empêcher de penser à l’ironie que représentait sa cigarette elle qui venait d’une famille qui détestait les moldus … « Diggory. Non, je sais très bien où je suis, merci. Mais dis-moi, comment se fait-il que, alors que le parc et l'école sont largement assez grands pour m’épargner ta présence tu trouves quand même le moyen de venir m'emmerder ? » Un sourire en coin se dessina sur ton visage alors que tu te rapprochais encore un peu plus. Tu aimais avoir réponse à tout et en l’occurrence, là tu avais une très bonne réponse à offrir. « C’est de ta faute cette fois Yaxley, ce banc est le banc sur lequel je me vide l’esprit et je réfléchis alors il est évident que je ne veule que celui-ci. » Cela ne te dérangeait pas que d’autres personnes s’asseyent sur ce banc, ce qui te dérangeait c’était seulement que cela soit au moment où tu avais besoin d’être seul et de t’y asseoir. Cela aurait été n’importe qui d’autre, la personne serait déjà en train de retourner vers le château … « C'était un moment agréable .. avant que tu ne viennes m'imposer ta présence, et si tu allais donc te trouver une nouvelle bécasse à mettre dans ton lit et que tu me laissais tranquille ? » Prenant une bouffée de ta cigarette, tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un petit rire. Tu aurais bien le temps d’en trouver une plus tard si c’était vraiment nécessaire, il n’est jamais trop tard pour ce genre de choses et il existe des dizaines de filles à Poudlard qui sont ravies de répondre à tes besoins. « Ne sois pas comme ça Yaxley, je sais que tu adooores passer du temps avec moi ! Tu te souviens de notre dernière sortie ? C’était par ici il me semble … » Lui dis-tu avec un sourire en coin. « Pour ce qui est de mes bécasses, j’en trouverais une plus tard à moins que tu ne te décides à jouer ce rôle ce soir, tu serais surprise du bien que cela procure j’en suis certain. » Elle était fiancée à ce qu’on disait mais quelle importance ? Cela était loin de te déranger …

Le vent soufflait relativement fort, apportant avec lui la fraicheur de l'hiver. Je frissonnais légèrement mais au final j'aimais cette sensation. L'hiver était lié à tant de souvenirs, fugaces instants de mon enfance loin de tous ces faux-semblants, alors que mon seul soucis était d'inventer mille jeux innocents. Rêveries enfantines ; à cette époque où un jour j'étais princesse, le lendemain magicienne et encore le surlendemain preux chevalier. Époque effacée. Aujourd'hui je n'arborait qu'un seul et unique masque, ô combien éloigné des masques de soie que je m'amusai à porter dans les rires d'un jeu révolu. Un masque de glace. Un masque de fierté. Un masque de mépris. Faux-semblants. Je fronçais les sourcils. Mais pour qui se prenait-il ? A croire que Poudlard lui appartenait, comme si ce banc était marqué de son sceau personnel et que personne d'autre ne pouvait y accéder sans son consentement ! Comme à chaque fois, je ressenti le léger frisson de l'agacement alors que chacun de ses mots semblaient fais pour m'énerver. Il en avait toujours été ainsi. Des piques. Des vannes. Et encore des provocations. Parfois des larmes. Colère. Agacement. Entremêlement de sentiments bouillonnants lors de nos échanges. On se testait, chacun tentant de faire flancher la fierté de l'autre. ❝ Ne sois pas comme ça Yaxley, je sais que tu adooores passer du temps avec moi ! Tu te souviens de notre dernière sortie ? C’était par ici il me semble … ❞ Je tiquai. Il avait raison, là était le pire car ici même nous nous étions retrouvés lors d'une soirée des plus arrosées à une heure bien avancée de la nuit. Instants fugaces de désinhibition débridée et de désinvolture dévoilée. Instants de flottement, au delà des apparences et des illusions ; les masques tombant dévoilant les visages purs, bruts sans que dorures et faux semblants ne viennent y voiler les vérité des traits. Vrais. Des moments où seuls comptait le bonheur de l'instant, loin de la fierté de mon nom. Loin de l'étendard de ma lignée. Juste un instant de vie. ❝ Pour ce qui est de mes bécasses, j’en trouverais une plus tard à moins que tu ne te décides à jouer ce rôle ce soir, tu serais surprise du bien que cela procure j’en suis certain ❞ Quelle suffisance. Je levais les yeux aux ciel en éclatant d'un rire ouvertement ironique, quoique légèrement éraillé de par les vapeurs fumantes des cigarettes entremêlées. Décidément, cette arrogance ne s'arrangeait pas avec les années. ❝ Alors là, tu prends tes rêves pour des réalités, Diggory. ❞ Je marqua une pause tirant une bouffée de ma cigarette avant de me passer une dans mes cheveux qui tombaient devant mes yeux qui eux n'avaient pas quitté Diggory. ❝ En ce qui me concerne, je ne crois pas que toi, moi et plaisir soient compatibles. Dommage pour toi. Ah si, peut être lorsque je ne serais plus obligée de te supporter, à la fin de nos études, alors là oui tu pourrais me faire du bien en me fichant définitivement la paix. ❞

Citation :

c'est méga court, sorry.