Dans la salle de cours de Jordan, on trouvait tout un tas de trucs étranges et bizarres pour qui n'avait pas un pied au moins dans le monde moldu. La salle d'études des moldus possédait cette capacité extraordinaire qu'aucun autre endroit du château n'avait, celle de permettre aux objets moldus, quels qu'ils soient, de fonctionner. Ainsi, on trouvait une radio moldue posée sur une étagère fourmillant de livres d'auteurs non sorciers, allant de la philosophie aux romans, en passant par des livres d'Histoire, de géopolitique, de sciences, de langues... De quoi satisfaire la curiosité de n'importe qui curieux de n'importe quelle facette du monde tel que la majorité de la population le connaissait. Divers babioles inutiles se trouvaient ça et là devant les livres, comme des boules à neige. Dans un coin, se trouvaient empilées diverses revues, des journaux et autre lecture plus légère que les énormes pavés qui décoraient les étagères. On trouvait sur un autre meuble une authentique télévision, qui fonctionnait grâce à la particularité de la salle et quelques bidouilles de Jordan, à celui-ci était relié un magnétoscope et quelques VSH traînaient autour. Dans un autre coin, un vieux tourne-disque se trouvait là avec des vinyles que la jeune femme chérissait plus que tout, ainsi qu'un lecture cassette et deux bacs pleins de celles-ci, prêtes à être écoutées. En soit, un vrai bric-à-brac qui s'entassait là depuis quelques années.

De l'autre côté de la salle, les bureaux s'alignaient devant celui de Jordan et le tableau noir et la jeune femme, suçotant un des bonbons acides qui se trouvaient dans un saladier posé sur son bureau, finissait de préparer son cours de la journée. A côté dudit saladier, trônait un grille-pain, et à côté, du pain frais que la professeur avait commandé aux elfes la veille et que ses charmantes créatures lui avait déposé encore fumant quelques instant auparavant.

Prête à commencer, elle salua un par un les élèves qui entraient dans sa salle, par leur nom pour ceux qu'elle connaissait déjà -sa mémoire des noms et des visages ne la trahissait jamais-, par un bonjour joyeux et un grand sourire aux nouveaux venus. Elle attendit que les derniers rentrent pour s'installer avant de fermer la porte et de se présenter aux élèves « Bonjour à tous ! Bienvenu dans cette classe d'étude des moldus, je suis ravie de voir autant de monde, j'ai la sensation que le nombre d'auditeurs libres à augmenté et j'en suis ravie. Si vous avez pris vos livres, c'est la dernière fois que vous vous trimbalerez ce livre repoussant, lourd et chiant à mourir, nous ne l'utiliserons pas. Vous pouvez le feuilleter si vous voulez avoir une introduction grossière et caricaturale du monde moldu, mais c'est là le seul intérêt de cet ouvrage. Aujourd'hui, j'ai décidé de vous présenter un objet dont les moldus raffolent, qui s'avèrent très utiles dans la vie quotidienne. Mais avant, je souhaite faire un petit sondage. Qui parmi vous est né dans une famille entièrement moldue ?, levez la main ? Et qui parmi vous a un parent sorcier et l'autre moldu ?[ »

J'étais totalement fatigué par ma semaine de cours. J'avais eu beaucoup d'heures, et puis j'avais également étudié à côté. J'étais donc au bout du rouleau, autant physiquement que moralement. Mais une bonne nuit de sommeil avait été réparateur. Pas totalement évidemment, car de petits plaisantins s'amusaient en ce moment à faire la zizanie dans les dortoirs, entre sortilèges et farces & attrapes ... Ce qui pouvait être drôle dans la journée, mais un peu moins en pleine nuit. Certains avaient même été plutôt fâchés. Mais ils s'étaient fait prendre par le préfet-en-chef, ce qui rétablissait l'ordre, et laissait donc dormir les autres Serdaigles. Une nuit alors assez agitée. Mais ce n'était rien à côté de cette semaine totalement crevante. Il y a des fois où ce cursus enseignement magique voulait ma peau ! Des fois où je me passerais bien de cet emploi du temps bien blindé. Mais j'aimais ça quand même, donc j'assumais mes choix d'étude, et ce que cela entrainait.

Mon premier cours de la journée était le cours d'étude des moldus ; qui se trouvait être mon option du cursus enseignement magique. J'adorais ce cours, il me fascinait. C'était même l'un de mes préférés en vérité. Il était hors de question que je ne prenne pas cette option. Alors quand je savais que j'avais ce cours, mon humeur était au plus haut, et je me réjouissait d'avance ! Je me dirigeais donc vers ce deuxième étage, croisant tous ces élèves dans les couloirs, blindés. Parmi eux, les premières années, totalement perdus, comme d'habitude. Tout le monde y a eu le droit, de se perdre, n'est ce pas ? Chaque élève s'est au moins une fois perdu dans cette immense école qu'était Poudlard. Souvent, je leur montrais le chemin, quand j'avais le temps. Au lieu de se faire littéralement tuer par leur professeur en arrivant en retard en cours, ils seraient à l'heure ... Tous les mêmes ces profs : incompréhensifs.

Mais ce n'était pas mon cas. J'arrivais même à l'avance à mon cours favoris. J'étais ponctuel, comme toujours. Je détestais être en retard, et quand cela arrivait, j'étais dans un stress impossible, perdant mes moyens. Je suis très nerveux, oui. Donc je m'arrangeais pour toujours arriver dans les premiers, ou du moins : en avance. Présent devant la salle de classe, je jetais un œil autour de moi pour voir qui viendrait au cours. Il n'était pas rare que des élèves qui ne faisaient pas partie du cours, y assistaient tout de même. Certains avaient même pris l'option après ça. Mais j'y voyais pour l'instant que quelques Gryffondors, ainsi que des Poufsouffle. Personne que je connaissais en particulier. Enfin, de vue, et quelques camarades de classe. Et puis, j'étais en avance, c'était surement à cause de ça. Les autres arriveraient un peu plus tard. Ou en retard, au choix.

La professeur était déjà présente dans la salle. Professeur Seisyll, que j'appréciais particulièrement, non pas seulement parce que c'était la prof d'étude des moldus, mais parce que c'était aussi un bon professeur, à mon avis. Elle était attentive, et sympathique la plupart du temps envers les élèves, pas un de ces professeurs qui nous prennent la tête sans arrêt ... Et puis elle était toujours de bonne humeur. Heureusement que nous avions un bon prof pour ce cours, sinon ...

Quelques minutes plus tard, des élèves étaient apparus, et nous commencions déjà à rentrer petit à petit dans la salle de classe. Je saluais la professeur à l'entrée en lui lançant un « Bonjour, professeur ! » habituel. J'adorais cette salle, c'était l'une de mes favorites du château. Tous ces objets moldus éparpillés un peu partout, c'était tout à fait fascinant. Encore maintenant je m'étonnais un peu plus chaque jour des nouveautés que je voyais, alors que je devrais en être habitué. L'ambiance de cette salle était ... merveilleuse, tout simplement.

Je m'empressais alors de m'installer sur une table de la deuxième rangée. Pourquoi la deuxième ? Parce que la première est monstrueuse, et que la deuxième est assez près. Oui, c'est plutôt calculateur, mais pour quelqu'un comme moi, ça compte croyez moi ! Je déposais mes affaires devant moi, avant d'écouter le discours de Seisyll, le cours commençait.

« Bonjour à tous ! Bienvenu dans cette classe d'étude des moldus, je suis ravie de voir autant de monde, j'ai la sensation que le nombre d'auditeurs libres à augmenté et j'en suis ravie. Si vous avez pris vos livres, c'est la dernière fois que vous vous trimbalerez ce livre repoussant, lourd et chiant à mourir, nous ne l'utiliserons pas. Vous pouvez le feuilleter si vous voulez avoir une introduction grossière et caricaturale du monde moldu, mais c'est là le seul intérêt de cet ouvrage. Aujourd'hui, j'ai décidé de vous présenter un objet dont les moldus raffolent, qui s'avèrent très utiles dans la vie quotidienne. Mais avant, je souhaite faire un petit sondage. Qui parmi vous est né dans une famille entièrement moldue ?, levez la main ? »

Je tournais la tête autour de moi pour observer qui lèverait la main, étant donné que je ne connaissais pas tous les élèves présents aujourd'hui. Ce n'était pas mon cas, mais ça l'était sûrement pour d'autres. J'avais moi même des amis nés-moldus.

« Et qui parmi vous a un parent sorcier et l'autre moldu ? »

Cette fois je levais également la main, bien haute. Oui, j'étais un sang mêlé, mon père un sorcier, ma mère une sorcière. Une grande fierté en soi. Je n'étais pas de ceux qui cachaient ça, non. Loin de là.

Le cours d'étude des Moldus. Tu avais pris cette option sans vraiment y réfléchir. Parce que l'enseignant qui dispensait le cours était sympa et que - tu l'avouais - il mettait facilement des bonnes notes à ses élèves. Mais il avait pris sa retraite et, depuis quelques temps, le professeur Seisyll s'occupait de donner le cours. Tu appréciais le professeur pour sa bonne humeur et sa sympathie ; tu l'appréciais car c'était également un bon professeur. Même si ses cours étaient parfois... décalés? Déjanté ? Tu ne trouvais pas les mots pour le décrire, tellement ceux-ci pouvaient avoir une tournure étrange. Parfois, tu avais du mal à voir où votre professeur voulait en venir et pourtant, avec une mère moldue comme la tienne, tu connaissais pas mal de trucs sur leur monde. Plus que certains de tes camarades, en tout cas.

En entrant dans la pièce, tu saluas ton professeur d'un signe de tête et tu files t'asseoir. Seconde rangée, sur la droite. Comme la majorité du temps. Tu n'étais pas le premier à rentrer en classe ; certains de tes camarades sont déjà là. Tu les connaissais pour la plupart - de vue en tout cas - mais certaines têtes restaient inconnues à tes yeux. Alors que ton regard se perdait dans le parc recouvert de neige, que l'on pouvait apercevoir depuis la fenêtre à côté de laquelle tu étais assis, le reste de la classe arriva. Et bientôt, le professeur prit la parole pour débuter le cours. Tu reportas alors ton attention sur la jeune femme, ta plume en main. Prêt à prendre des notes. « Bonjour à tous ! Bienvenu dans cette classe d'étude des moldus, je suis ravie de voir autant de monde, j'ai la sensation que le nombre d'auditeurs libres à augmenté et j'en suis ravie. [...] Mais avant, je souhaite faire un petit sondage. Qui parmi vous est né dans une famille entièrement moldue ?, levez la main ? » Certaines mains se levèrent dans la classe, mais tu n'y prêtais pas plus attention que cela. Et puis, après que le professeur Seisyll eut balayé la classe du regard, elle reprit la parole : « Et qui parmi vous a un parent sorcier et l'autre moldu ? » Et tu levas la main. Ta mère était moldue, ton père était sorcier - lui même de sang mêlé, comme toi. Tout en observant ceux qui levaient la main autour de toi, tu te demandais ce que le professeur pourrait bien vous montrer aujourd'hui. Elle avait parfois de ces idées...

Spoiler:

Myrtille était en retard, comme à son habitude.
Elle avait rêvassé une bonne dizaine de minutes devant le tapis blanc qui s'était dressé tout autour du château. La neige était tombée cette nuit.
Remarquant l'heure elle décida de se hâter. Elle bouscula deux-trois personnes avant d'arriver, complètement essoufflée, devant la lourde porte faite de bois.
Elle passa la tête à l'intérieur pour voir si le cours avait déjà commencé. Non. Parfait ! Le professeur était bien là, mais cette dernière était assise à son bureau, les yeux plongés dans un bouquin et les élèves discutaient encore entre eux.
Elle entra et se plaça au fond à droite afin de ne pas perturber ses camarades déjà bien installés. Elle sortit son bouquin et le plaça sur le bureau. Elle le regarda un moment ne sachant pas trop si elle avait bien fait de le prendre ou si c'était une erreur et qu'elle devait le transporter toute la journée pour rien.
Le reste de la classe fit alors son apparition.
Le professeur se leva. Le cours allait pouvoir commencer.
La jeune femme s'éclaircit la voix et salua l'assemblée qui se tenait devant elle.

« Bonjour à tous ! Bienvenue dans cette classe d'étude des moldus, je suis ravie de voir autant de monde, j'ai la sensation que le nombre d'auditeurs libres à augmenté et j'en suis ravie. Si vous avez pris vos livres, c'est la dernière fois que vous vous trimbalerez ce livre repoussant, lourd et chiant à mourir, nous ne l'utiliserons pas. Vous pouvez le feuilleter si vous voulez avoir une introduction grossière et caricaturale du monde moldu, mais c'est là le seul intérêt de cet ouvrage. »

Myrtille grommela, elle l'avait effectivement emmené pour rien. Elle le rangea dans sa sacoche, pratiquement en le jetant.

« Aujourd'hui, j'ai décidé de vous présenter un objet dont les moldus raffolent, qui s'avèrent très utiles dans la vie quotidienne. »

La jeune poufsouffle tenta de se souvenir tout ce dont elle raffolait en tant que née-moldu.
Il y avait bien son téléphone. C'était peut-être ça... un portable. Les sorciers n'en avaient pas. Ils ont des chouettes et des hiboux. Ca leur fait une belle jambe ça tiens !
Puis arriva la question fatidique.

« Qui parmi vous est né dans une famille entièrement moldue ? Levez la main ? »

Elle leva la main, timidement, espérant ne pas être la seule. Il ne s'agissait pas d'une honte mais elle n'aimait pas que l'on se moque de ses origines. Cependant il semblait peu probable que ceux à qui elle faisait allusion se soient inscrits dans ce cours.

« Et qui parmi vous a un parent sorcier et l'autre moldu ? »

Elle baissa la main, contente d'en voir d'autres faire de même.

Le cours d’études des moldus, moi honnêtement, si j’y suis, c’est parce que je n’ai rien d’autre à faire. Parce que prendre une option sur ça, non, vraiment, pas pour moi, merci quand même. Déjà qu’étudier les moldus, je trouve ça assez incroyable en soit. Peut-être parce que ma mère est moldue. Je ne sais pas. Ca ne me semble pas être quelque chose à étudier, vous voyez ? Un peu comme s’ils ouvraient un cours « Le cours d’études des Italiens », vous comprenez ? Je saisis pas l’intérêt principal du cours. Les moldus et les sorciers ont des modes de vies très différents, soit, et alors ? Enfin. Faute de mieux, je franchis la porte, un peu curieuse de voir ce que cette bonne femme propose à étudier. Non, vraiment, je sens venir d’ici une grosse banalité. Genre, l’électricité chez les moldus, tout ça. Et je sens venir la comparaison bien cachée, celle qui fait dire que, quand même, un sorcier vaut bien mieux qu’un moldu. Je sais pas, tous les sorciers, les vrais sorciers, ils ont l’air de penser ça. Ou alors, ils prennent en pitié les moldus. Je vous assure, mon père est comme ça. Il trouve que, quand même, c’est bien dommage que les moldus n’ont pas cette étincelle magique en eux, que ça leur faciliterait la vie. Enfin. Je prends quelques secondes pour détailler la salle. Une radio, une télévision. J’ai presque l’impression d’être chez moi, et ça me fait tout drôle. Je file m’asseoir à côté de Remus. C’est le seul élève que je connais. Et puis, le professeur pose quelques questions. A la seconde question, d’ailleurs, le « Et qui parmi vous a un parent sorcier et l'autre moldu ? » je lève la main. Je ne suis pas la seule. Remus aussi lève la main. C’est bête, j’étais persuadée que ses deux parents étaient des sorciers. Je pince un peu les lèvres, en attendant que le professeur enchaîne. Non, vraiment, si elle sort une banalité, je me casse, comme ça. Déjà que je commence à regretter d’être ici. Merde, merde. Je crois que je perds mon temps, finalement. Je commence à tapoter sur la table, un peu nerveusement. Mauvaise décision. Qu’est-ce que vous voulez qu’elle m’apprenne, cette bonne femme ? Comment marche un grille-pain ? Merci bien, je le sais déjà. Quelle conne, putain. Je suis stupide. Je ne sais pas ce que j’avais en tête en venant ici.

Spoiler:

Jordan adressa un sourire aux élèves qui se trouvaient devant elle, notant rapidement qui venait d'une famille entièrement moldue et ceux qui avait tout de même un pied dans les deux mondes. Les sorciers plaignaient souvent les moldus de ne pas pouvoir se faciliter la vie avec la magie pour bon nombres de tâches du quotidien, mais au contraire, la professeur trouvait que certaines inventions manquait nettement au monde sorcier ; ainsi le grille pain en faisait parti. Rien dans le monde magique ne donnait au pain ou à la brioche cette consistance parfaite, croquante, mais moelleuse en même temps. Hm.

La plupart des élèves présents dans la salle suivaient son cours depuis assez d'années pour avoir compris que l’électricité remplaçait la magie dans le quotidien des moldu, aussi, Jordan ne s'attarderait pas sur ça ; ceux qui souhaitait vraiment comprendre pourrait toujours aller la voir en fin de cours ou alors lire ce que racontait leur bouquin à ce sujet ; des banalités, mais c'était suffisant pour une première approche. « Merci d'avoir répondu à mon petit sondage, qui n'aura aucun impact d'aucune manière. Je veux juste évaluer ce que chacun est susceptible de savoir des choses précises sur le monde moldu pour mes prochains cous. Ici, il ne sera pas question de prouver qu'un mode de vie est meilleur que l'autre. Ils ne sont pas comparables d'aucune manière. Ce que je vous propose d'étudier dans ce cours porte plutôt sur des aspects de la vie quotidienne moldue, ce qui forge cette différence et comment sans magie, ils vivent. Pour ceux qui l'ignore, je suis issue du monde moldu, mes parents et aucun de mes ancêtres n'ont une once de magie dans leur sang, je ne vous servirai donc pas de banalités stéréotypées. C'est aussi pour vous l'occasion de me poser toutes les questions que vous pourriez avoir.  ». Jordan fit une pause, regardant qui portait de l'attention à son cours, qui semblait en être complètement désintéressé. Il y avait cette blonde qui tapotait nerveusement son pupitre, l'air excédée. La professeur d'études des moldus eut un petit sourire intérieur, mais elle ne s'attarda pas plus sur la demoiselle.

« Parmi-vous, qui peut me dire quel est cet engin posé sur mon bureau, et son utilité ? »

L’étude des moldus. Un domaine fascinant. Ayant vécu à l’écart de la magie pensant quelques temps (bien que la magie ait toujours été présente dans ton monde évidemment), tu avais toujours trouvé les moldus fascinants. Pas qu’ils soient plus intéressants que les sorciers, mais observer les moldus est comme observer une autre culture empruntée de la sienne. Tu avais toujours été intéressé par ces moldus, qui n’utilisaient pas la magie, ni dans la vie de tous les jours, ni jamais dans leur vies. La plupart n’en ont même pas connaissance. La magie est puissante et mystérieuse. La plupart des moldus ne connaissent absolument rien à la magie et ceux qui y connaissent quelque chose, ne sont au courant que part leur conjoint(e). Les moldus sont ignorants, au final. Mais ils sont uniques. Et la plupart sont charmants. Si charmants. Alors participer à un cours pareil, c’était une occasion parfaite. Bien évidemment, l’étude des moldus t’avait passionné pendant quelques temps, en étant élève du premier cursus. Mais tu avais du arrêter. Arrêter l’étude des moldus t’avait brisé le cœur. Parce que les moldus sont fascinants. Aussi ignorants ou inconscients sont-ils, ils ont quelque chose que les sorciers n’ont pas.

Arriver en étude des moldus en tant qu’auditeur libre serait très certainement une expérience terrible, et intéressante. Les éloges sur celle qui l’enseignait n’étaient plus à faire. En arrivant dans la salle, quelques élèves sont déjà là. Tu prends place sur l’un des bureaux, et attends le discours d’entrée de la jeune professeur. Tu y es habitué maintenant. « Bonjour à tous ! Bienvenu dans cette classe d'étude des moldus, je suis ravie de voir autant de monde, j'ai la sensation que le nombre d'auditeurs libres à augmenté et j'en suis ravie. Si vous avez pris vos livres, c'est la dernière fois que vous vous trimbalerez ce livre repoussant, lourd et chiant à mourir, nous ne l'utiliserons pas. Vous pouvez le feuilleter si vous voulez avoir une introduction grossière et caricaturale du monde moldu, mais c'est là le seul intérêt de cet ouvrage. Aujourd'hui, j'ai décidé de vous présenter un objet dont les moldus raffolent, qui s'avèrent très utiles dans la vie quotidienne. Mais avant, je souhaite faire un petit sondage. […] Et qui parmi vous a un parent sorcier et l'autre moldu ? » Tu lèves la main. Enfin, ce n’est pas vraiment le cas. Ton père est né moldu. Mais cela n’a pas grande importance.

Le cours deviendrait bien plus intéressant, tu en étais sûr. Après tout, l’amas d’objets étranges et sympathiquement disposés sur la table annonçaient des discussions sur tous les objets possibles et inimaginables. La perte de l’étude des moldus dans ta quatrième année, pour cause de temps insuffisant, t’avait fait réfléchir un peu plus aux moldus. Mais depuis tu n’avais pas forcément pu utiliser le peu de connaissances que tu avais eu. Et il s’agissait véritablement de la première fois où tu pouvais tenter de revenir à ton amour des moldus.

Jordan Seisyll reprit, après avoir scruté avec attention chacune des têtes présente dans ce cours. « Parmi-vous, qui peut me dire quel est cet engin posé sur mon bureau, et son utilité ? », demanda-t-elle assez vite. Tu connaissais cet engin. A la maison, ton père en avait ramené un, une fois, et depuis vous vous en serviez à chaque petit déjeuner. Un grille-pain. Tu lèves la main. On te donne la parole. « Je pense croire avoir le même à la maison. Un grille-pain, pour pouvoir faire des toasts grillés, n’est-ce pas? ». Tu te raidis sur ta chaise, après avoir répondu, tes joues rougissantes et ton teint devenant pâle.

Le monde des moldus. Son monde. Depuis le début de sa scolarité, Enoch avait décidé de prendre en option l'étude des moldus. Il connaissait presque tout ce que leur expliquait le professeur, mais il trouvait intéressant de voir comment son monde était expliqué à des sorciers de sang entièrement ou partiellement magique. Et puis rien que pour voir le regard perdu des sang-pur soit-disant supérieurs devant un grille-pain ou un réveil, ça en valait grandement la peine !

Comme tous les matins, Enoch se leva en retard, déjeuna en trombe et arriva au cours alors qu'il venait à peine de commencer. Il murmura un s'cusez avant de prendre place. Il adorait le professeur Seisyll. Tous deux venaient du Pays de Galles et tous deux avaient une ascendance 100% moldue. Enfin. Enoch avait découvert un an auparavant l'existence d'un sorcier dans la famille, ce qui avait pu expliquer la magie dont lui et sa petite soeur, Siwen, avaient hérité. Bref. Le beau brun reporta son attention sur le cours. Seisyll avait posé plusieurs objets sur son bureau. Il manqua s'esclaffer en voyant que l'objet du cours allait être un saladier et un grille-pain. Il ne se moquait pas, certainement pas ! Mais il trouvait ça génial que des objets aussi peu importants à ses yeux soient au centre d'un cours académique à Poudlard ! Il leva la main lorsque le professeur demanda quels élèves avaient deux parents moldus. Enoch n'en avais plus qu'un, mais la question ne s'y intéressait pas. Son père et sa mère l'avaient élevé en toute ignorance du monde magique et merveilleux qui s'agitait sous leurs yeux sans qu'ils en sachent quoi que ce soit. Et c'était extraordinaire de les voir s'émerveiller sur le Chemin de Traverse, lorsqu'ils avaient accompagné Enoch faire ses premières courses.

Le jeune homme posa son menton dans sa main et écouta les réponses. Il connaissait par coeur l'utilité de tels objets. Autant laisser les autres répondre et voir comment de simples ustensiles habituels étaient perçus par des sorciers.