Du haut de ses huit ans, Franck n’avait jamais trop aimé écouter ce que ses parents lui disaient de faire et de ne pas faire. Bon, quand ils lui disaient que c’était très dangereux, il ne discutait pas mais alors que sa mère avait invitée une amie pour discuter, il en avait profité pour mettre son plan à exécution. Depuis un an déjà, il empruntait des livres de la bibliothèque familiale sur la fabrication des potions ce qui le passionnait. Le problème des autres sujets c’était que sans baguette magique, il ne pouvait pas s’entraîner et Franck n’était pas assez vaillant pour aller piquer celle de sa mère ou de son père. Pourquoi avoir attendu aujourd’hui pour préparer cette potion alors qu’il aurait eu d’autres occasions ? Parce que le jeune Franck avait retrouvé un gnome blessé dans le jardin et avait décidé que la seule manière de le guérir était de fabriquer cette potion. Il alla donc chercher les ingrédients dans le bureau de son père qui était médicomage à Sainte Magouste et prépara le chaudron. S’il y avait une chose que Franck avait toujours fait, c’était prêter beaucoup d’attention à ses parents lorsqu’ils parlaient de préparation de potions et le jeune homme avait quelques bases sur ce qu’il fallait faire et ne pas faire. Suivant la recette du livre, il arriva à la fin en sueur et les mains crispées mais la potion avait la bonne couleur. C’est d’un regard vainqueur qu’il alla le donner au gnome de jardin qui entre temps, avait disparu de la cabane dans laquelle Franck l’avait laissé. Déçu, il revint à la cuisine où sa mère l’attendait pour le goûter. Quand elle le vit arriver avec une fiole de potion dans les mains, elle lui demanda :
« Où est-ce que tu as trouvé cela jeune homme ? » Oui, sa mère savait que monsieur Londubat n’emmenait pas de potions à la maison sauf celles qui se trouvaient dans leur salle de bain mais le tiroir était fermé avec un sortilège. Prenant une gaufre, Franck répondit :
« J’ai trouvé un gnome de jardin malade ce matin alors j’ai décidé de préparer la potion pour le soigner comme papa le fait avec ses patients et j’avais lu la préparation dans un livre. J’ai fais la potion mais quand je suis revenu, le gnome était plus là. » Bien sûr, le petit garçon ne se rendait pas compte des dispositions qu’il était en train de montrer à sa mère. Tout ce qui lui importait était que le gnome avait filé. Sa mère était auror mais elle avait toujours été assez forte en potion et elle put dire sans aucun doute que celle-ci était parfaite.
« Tu sais que nous t’avons interdit de faire des potions Franck ! C’est encore bien beau qu’on te laisse lire tous ces livres ! Même les premières années à Poudlard ne les lise pas. Tu seras puni pendant une semaine, aucun ami ne viendra à la maison et tu n’iras chez personne. » Franck n’avait déjà à l’époque pas beaucoup d’amis mais il aimait bien inviter ceux qu’il avait. Poussant un soupir il essaya de protester :
« Mais maman ! Je voulais le sauver ! » Madame Londubat sourit à son fils avant de prendre la fiole de potion et de lui dire :
« Je sais Franck mais tu n’avais pas le droit. En attendant, je pense que ton père sera fier de toi, pas de doute tu es bien un Londubat. » Lui dit-elle avec un clin d’œil. Du haut de ses huit ans, Franck n’était pas encore tombé sur la biographie de Lorcan Londubat, célèbre inventeur de la potion Pouss-Os. Il la trouva néanmoins deux ans plus tard …
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Le premier septembre 1959, la famille Londubat faisait son entrée sur la plateforme 9 ¾. Et oui, du haut de ses onze ans, Franck rentrait enfin à Poudlard. Il en rêvait depuis longtemps et puis l’école moldue c’était bien mais pas pour un sorcier pas vrai ? Malgré le sang pur qui courrait dans les veines de Franck, ses parents avaient tenu à ce qu’il reçoive en partie une éducation moldue jusqu’à ce que ses pouvoirs montrent le bout de leur nez et ensuite il avait été dans une école pour sorciers mais quoi ressemblait trop à celle qu’il venait de quitter à son goût. Franck mit sa malle dans un compartiment et revint dire au revoir à ses parents. Ils allaient lui manquer c’était certain mais la perspective d’arriver au château était bien trop excitante pour y penser de suite. Assis seul dans son compartiment avec un livre, voilà comment se passèrent les premières heures du voyage de Franck dans le Poudlard Express. Mais vers le milieu de l’après-midi, une jeune fille brune portant les couleurs de Serdaigle lui demanda si elle pouvait s’asseoir dans ce compartiment ayant besoin de prendre un peu de recul par rapport à ses amies qui apparemment l’embêtaient un peu sur un sujet dont elle ne voulait pas parler. Ils restèrent un moment silencieux avant que Franck ne se présente :
« Je m’appelle Franck Londubat et je rentre à Poudlard. » Lui dit-il en lui serrant la main. La jeune fille lui sourit en disant :
« Moi c’est Bertha Jonkins, je rentre aussi à Poudlard cette année ! Tu voudrais être dans quelle maison ? » Voilà comment la discussion commença entre les deux et ils s’arrêtèrent seulement lorsqu’ils virent la gare de Pré-au-Lard s’approcher par la fenêtre. Bertha et Franck suivirent le géant près des barques et prirent la même embarcation. Bientôt la vue du château leur coupa totalement le souffle, c’était impressionnant ! Le jeune homme savait qu’il allait se plaire là-bas, il n’y avait pas de doute ! Mais avant cela, il y avait la cérémonie de répartition. Le jeune homme n’avait aucune qualité des Serpentards comme il n’avait aucune qualité des Gryffondors à part la loyauté peut-être alors il espérait Poufsouffle ou Serdaigle.
« Franck Londubat ! » La salle se tut alors qu’il montait les quelques marches le menant vers le chapeau. Ce n’est qu’une minute plus tard que celui-ci entendit :
« SERDAIGLE ! » Un immense sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme alors qu’il rejoignait la table des bleus et s’assit à côté de Bertha, sa nouvelle amie. Oui, cette année s’annonçait sous un beau jour, un très beau jour même …
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Dire que Franck était stressé était un faible mot. Bertha avait dû lui mettre la nourriture dans la bouche pour qu’il avale quelque chose. Ce qui terrifiait le plus le jeune homme ? Décevoir sa maison … Cela faisait plusieurs mois déjà que Franck s’entraînait avec l’équipe des Serdaigle où après avoir passé des essais il avait été pris comme poursuiveur. Bertha et Alice avaient essayé de le rassurer en lui disant que de toute manière tout le monde l’adorait déjà avec ses inventions hors du commun, son côté solitaire mais qui aide son prochain et puis c’était peut-être le meilleur élève de Poudlard ou du moins de sa promotion ce qui rajoutait une petite touche de prestige au nom. Mais cela n’avait pas suffit, quand Franck avait enfourché son balai, il n’avait pas été vraiment certain d’arriver à remplir son poste. Et pourtant, au fur et à mesure que le match avançait, le jeune homme put montrer ses talents de poursuiveur à toute l’école car même si Franck était très bon dans les études, il adorait aussi le Quidditch et au désarroi de certaines personnes, il était aussi bon dans ce domaine. Cependant, le match tourna vite au cauchemar quand Franck bien trop concentré pour marquer les dix prochains points ne vit pas un cognard arriver pour lui briser le bout de son balai. La chute était inévitable et le jeune homme de quinze ans se sentit tomber, tomber. Des cris lui parvenaient au loin et pendant sa chute, il vit vraiment la fin, le bout du tunnel, il ne pensait jamais se réveiller. Alors pourquoi toutes ces paroles lui arrivaient-elles ? Essayant d’ouvrir les yeux, Franck entendit au loin :
« Doucement monsieur Londubat, vous avez fait une grosse chute. » La chute ? Doucement ? Le jeune homme se rendit alors compte qu’il respirait toujours et il ignorait par quel miracle il était encore là aujourd’hui. Soudain il reconnut une voix qui n’était autre que celle de sa mère.
« Qu’elles vont être les conséquences de cette chute ? » Oui, lui aussi aimerait bien savoir d’ailleurs parce qu’il ne se sentait plus maître de grand chose à part ses yeux et son visage.
« Pour l’instant je ne sais pas trop. Je réparer ses os mais il se peut qu’il reste paralysé à vie. Toutefois nous allons tout faire pour que cela ne soit pas le cas. » Pourquoi il n’était pas mort en fait ? Franck se dit que ce serait beaucoup plus agréable que d’être paralysé à vie … Et avec cette pensée, il se rendormit encore une fois. Quand il se réveilla, c’était la nuit, le milieu de la nuit certainement et Franck ouvrit les yeux. Il mit un moment à reconnaître où il se trouvait et il vit des lits occupés par des adultes à côté de lui ainsi que sa mère assise à son chevet.
« Maman … » Annie Londubat leva la tête et une larme coula sur sa joue alors qu’elle prenait son fils dans ses bras.
« Tu peux me croire Franck Londubat, tu ne monteras plus de ta vie sur un balais ! Tu nous as fait tellement peur ! » Comme si l’envie de remonter sur un balais était venue à l’esprit du jeune homme.
« Je vais remarcher maman ? » Annie sembla étonnée de la question mais elle ne dit rien et se contenta de préparer un verre d’eau qu’elle fit boire à son fils avant de lui dire :
« L’infirmière de l’école a réparé tous tes os cassés et tu connais ton père, il a fait venir les meilleurs de ses collègues ici sur le champs, il dorment mais ils disent qu’avec de la rééducation tu devrais t’en sortir mais cela prendra du temps, beaucoup de temps. » Prévisible, tellement prévisible. Heureusement que Franck avait toujours été quelqu’un de patient.
« Vaut mieux ça que rester dans un fauteuil pour toujours. » Dit le jeune homme pour essayer de rassurer sa mère.
« Va dormir maman, je ne t’ai pas vu de cernes comme ça depuis bien longtemps, je ne vais nulle part promis. » Annie déposa un baiser sur le front de son fils avant de se mettre dans les draps du lit d’à côté et de tomber de sommeil. Une chose était certaine pour Franck, il ne verrait plus le Quidditch de la même façon. Et puis la vie n’allait pas être facile pour les quelques années à venir.
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Cela fait deux ans que l’accident a eu lieu. Après plusieurs jours de recherche, les collègues de monsieur Londubat ont décidé d’opérer Franck et il se lança ensuite dans de la rééducation. Le temps qu’il passa à Poudlard pendant ces deux années se trouva largement amoindrit et quand il y était c’était en fauteuil roulant et vu les regards de pitié qu’on lui lançait, il préférait rester enfermer dans sa chambre pour pouvoir étudier tranquillement. Albus Dumbledore s’arrangea pour qu’il puisse suivre l’année scolaire mais chez lui car la rééducation ne pouvait pas se faire à Poudlard, du moins pas toutes les semaines de toute l’année. C’est au cours de ces deux années que Franck trouva sa voie. Il allait devenir médicomage parce que c’est le seul moyen de guérir les gens, de les soigner et de les aider à vivre mieux. Cela avait l’air de marcher pour lui, on lui disait qu’il pourrait aller passer ses ASPICS en marchant. Et c’est ce qu’il fit. Franck refit son entrée à Poudlard le jour des examens sur ses deux jambes comme si rien n’était jamais arrivé. Bien sûr, intérieurement il serait toujours changé mais extérieurement, il n’avait aucune séquelle visible et il en était heureux. Par contre, il avait banni le Quidditch de sa vie. Il ne voulait pas en entendre parler. Pour l’instant en tout cas, il n’était pas prêt et il préférait ne pas penser au vol, cela le terrifiait, c’était devenu sa plus grande peur mais quoi de plus normal n’est-ce pas alors que l’on a faillis perdre la vie ou du moins perdre la possibilité de bouger par soi-même. Franck avait du mal à se dire qu’il aurait pu devenir dépendant de quelqu’un, cela le terrifiait. Bien entendu, il obtint ses examens avec des Optimal dans toutes les matières ce qui fit plaisir à ses parents. Mais la plus grande joie du jeune homme était qu’il repartait pour six années à Poudlard et cette fois il y repartait pour de vraie, pas pour une petite semaine à voir ses amis. C’était réel et il entrait dans la cours des grands.
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Franck est désormais en onzième année à Poudlard et il étudie toujours la médicomagie. Il est vraiment passionné par cette voie et ne regrette en rien de l’avoir choisis. Grâce à l’aide de ses amis, il réussit petit à petit à aimer de nouveau le Quidditch, le jeu en tout cas. Personne ne le fera plus monter sur un balai, jamais. Non, le vol était désormais banni à tout jamais de ses activités. Certains lui avaient dis que c’était dommage et qu’il était doué mais ils ne comprenaient pas ce que c’était que de se sentir partir. Cela ne manqua pas à Franck qui redoubla de créativité dans ses petites inventions. Mais les choses changent et cette année, une personne engagée par le ministère faisait son entrée à Poudlard avec envi de changer les choses. Mais Franck n’était pas un idiot. Tout le monde avait une idée de ce qui était en train de se passer à l’extérieur et la famille Black au pouvoir avec une Dolohov à Poudlard, ce n’était pas bon signe. Franck se méfie et reste loin de cette femme qui terrifie tout le monde, enfin presque tout le monde. A vingt et un an, Franck ne s’est pas encore lancé dans de la politique ni dans rien de tout cela. Il ne fait pas confiance aux Black avec qui sa mère a coupé les ponts bien avant sa naissance. Les choses changent petit à petit et le jeune Londubat a bien peur que ce ne soit pas toujours positif. En attendant, il compte bien protéger les gens qui lui sont chers s’il en a besoin. Il n’est peut-être pas à Gryffondor mais la loyauté envers ses amis est quelque chose qu’il chérit énormément. Il surveille Lily du coin de l’œil de temps en temps car n’étant pas dans la même année, ils ne se voient pas souvent. Bertha se débrouille assez bien tout seule mais c’est Alice que Franck veut surtout protéger. Sa meilleur amie aux yeux de tous mais tellement plus à ses yeux à lui. Heureusement qu’Alice n’était pas dans la même année que le jeune homme et qu’ils ne faisaient pas les mêmes études car il passerait son temps à fixer Alice en cours, c’était plus fort que lui, il ne pouvait pas s’en empêcher. Ses amis n’arrêtaient pas de le taquiner avec ça mais il s’en fichait. Ce que Franck ne voulait surtout pas c’était gâcher leur amitié alors il ne faisait rien.
« Bouge-toi Franck ! Toutes les filles de Poudlard voudraient être avec toi ! » Merci Bertha, ça rassure ce genre de choses. Il fallait avouer que Franck était un beau garçon et l’intello solitaire, ça fait craquer toutes les filles même s’il ne le faisait pas exprès.
« Mais je veux pas tout gâcher et puis franchement elle me voit comme son meilleur ami c’es tout ! » Cela faisait au moins trois mois que cette discussion tournait en rond.
« Ecoute Franck, tu vas voir Alice, tu lui demandes de t’accompagner à Pré-au-Lard ou alors tu lui fais un super cadeau pour Noël qui veut dire plus que : Je suis seulement ton meilleur ami ! Vous vous tournez autour depuis au moins deux ans ! » Franck leva les yeux au ciel et lui répondit :
« Très bien, va pour le cadeau de Noël mais je te jure que si je me fais jeter, ça te tombe dessus. »