Ewylan & Nolan

"You brought me the moon and you gave me the sun
You gave me a piece of your heart
I looked at the sky and the shooting stars
We're light years apart, we're light years apart
You brought me the moon and you showed me the light
You had me possessed from the start
I stare at the night sky and wonder why
We're light years apart, we're light years apart"
[Sturm Und Drang]

Qu’il y a-t-il de plus dévorant que la passion d’un amour que l’on pense sincère, que l’on pense vrai, que l’on pense entier, sans secret et sans mensonge ? Il n’y a rien, absolument rien de pire que cela et aujourd’hui Nolan Hawkins en faisait les frais. Ce jeune homme de vingt et un an n’avait pas eu une vie des plus simples depuis l’âge de dix ans, lorsque ses parents prirent conscience de ce qu’il était, un sorcier. Né moldu, il faisait office de monstre aux yeux de ceux qui l’avait mis au monde et ils l’ont tout bonnement abandonné, le laissant aux bons soins d’un hôpital psychiatrique de Londres. Il n’y resta pas longtemps et fut placé en orphelinat, mais cet épisode marquant le détruisit complètement, forgeant ce garçon renfermé, silencieux, solitaire et mystérieux qu’il est devenu depuis. Cependant, tout solitaire qu’il est, il n’est pas ermite non plus et certaines personnes avaient réussi l’exploit de l’apprivoiser, et une jeune fille lui avait même ravit son cœur.

« Qu’est-ce que tu fiches Nolan, c’est bientôt l’heure du couvre-feu, si Dolohov te tombe dessus tu vas être mal. »
« Je me fiche de Cordelia Dolohov et de ses décrets, toi vas-y, moi il faut que je vois Ewylan, je te retrouve en salle commune plus tard. »

Comprendre. Tel était la nouvelle obsession de Nolan depuis que sa gryffondor de petite amie l’avait à son tour abandonné, sans rien dire, sans explications. Ne pas savoir pourquoi, la voir l’éviter depuis ce jour où elle avait mis à leur relation, était ce qui hantait jour après jour les pensées du jeune homme. Le serdaigle s’était renfermé à nouveau, sombrait peu à peu dans une sorte de dépression. Il vivait ce nouvel abandon encore bien plus difficilement que le premier, il commençait presque à regretter de s’être laissé à accorder sa confiance à d’autre, à elle. Il s’était complètement ouvert et dévoilé, Ewylan connaissait tout de lui, ses moindres failles, ses moindres faiblesses, chaque traits de sa personnalité, avec elle il avait été plus qu’entier, il lui faisait une confiance quasi aveugle, pour elle il aurait tout donné, tout lâché, pour elle il aurait fait n’importe quoi si elle le lui avait demandé. Et voilà qu’elle venait de tout jeter en l’air, deux ans d’amour, deux ans de passion, deux ans de complicité et les deux ans d’amitié avant cela encore, laissant un Nolan plus brisé et détruit que jamais. Il pensait ne jamais se remettre de cette rupture, il avait complètement baissé les bras pour tout ou presque, ses notes chutaient à vue d’œil, il ne faisait plus aucun effort nulle part, il passait presque plus aucun moment pour écrire ou jouer de la musique et il passait la majeur partie de son temps libre à s’isoler, mettant de côté même ses plus proches amis. Il y avait bien Franck et Alice qui était un peu au courant, il avait fini par se confier car tous deux avaient cherché à savoir, mais il était resté vague et si eux ne venaient pas à lui, il n’allait plus vers eux, Nolan s’était complètement renfermé dans sa bulle. Il n’y avait qu’une chose pour laquelle il n’avait pas encore baisser les bras, c’était celle de savoir, de comprendre et il n’abandonnerait pas tant qu’il n’aurait pas les réponses à ses questions. S’il s’était résigné à ne pas avoir de réponse de ses parents qu’il n’avait jamais revu depuis ses dix ans, cette fois il était bien décidé à obtenir ne serait-ce qu’un minimum d’explications.

Dans le couloir qui menait jusqu’au dortoir des gryffondors, Nolan croisa toutes sortes de personne, toutes sortes de regard, incrédule, curieux, soupconeux, fascinés, moqueurs, selon les gens qui se trouvaient sur son chemin et plus il s’approchait du dit dortoir plus c’était vrai. Après tout, qu’est-ce qu’un serdaigle viendrait trainer si loin de son dortoir à moins d’une heure du couvre-feu ? Il était quelque peu nerveux et anxieux à l’idée de reparler à Ewylan autant de temps sans même un regard de sa part, et étant d’une extrême sensibilité, un rien le mettait encore plus sous tension, comme ses premières années arborant fièrement les couleurs jaune et rouge de leur maison et qui étaient en train de pouffer ou plutôt de glousser comme des poules. Ewylan avait vraiment intérêt de ne pas l’esquiver une fois encore, de toute façon cette fois, il était tellement remonté et décidé qu’il ne la laisserait pas filer.

« Salut Ewy ! Il faut qu’on parle là, ça peut plus durer ce silence. »

La chance lui avait souri, la belle de son cœur arrivait à peu près en même temps que lui au niveau de l’entrée de la salle commune de sa maison. Nolan pressa le pas, faisant fi des remarques provenant des tableaux qui ornaient tous les murs du château et posa une main sur le bras d’Ewylan pour qu’elle ne s’enfui pas. Ce n’était pas le genre du serdaigle de s’adresser comme ça à sa petite amie, de cete manière si sèche, mais il en avait réellement marre qu’il ne réfléchissait plus vraiment à sa facon de parler, ni même au mot qui sortaient de sa bouche. Lui tout ce à quoi il pensait, c’était à elle devant lui pour la première fois depuis plusieurs mois et qu’il allait peut-être enfin avoir les explications dont il avait désespérément besoin pour comprendre ce qui s’était passé entre eux pour qu’elle décide de l’abandonner de cette façon.

Ewylan & Nolan

"You brought me the moon and you gave me the sun
You gave me a piece of your heart
I looked at the sky and the shooting stars
We're light years apart, we're light years apart
You brought me the moon and you showed me the light
You had me possessed from the start
I stare at the night sky and wonder why
We're light years apart, we're light years apart"
[Sturm Und Drang]

Tentative désespérée d’un homme amoureux qui cherche des réponses, qui cherche à comprendre, pourquoi pour la seconde fois de sa vie, la personne la plus importante de sa vie l’abandonnait, pourquoi celle qui avait su gagner sa confiance, qui avait su gagner son amour et qui avait réussi à lui ravir son cœur, l’avait abandonner du jour au lendemain sans lui donner, ne serait-ce que la moindre petite explication qui aurait pu lui éviter toutes ces questions, toutes ces nuits d’insomnie à tenter de comprendre pourquoi. Pourquoi, il se retrouvait seul, sans plus jamais pouvoir serrer la belle gryffondor dans ses bras, sans plus jamais être dans la capacité de poser ses lèvres sur celles fines et douces d’Ewylan, sans plus jamais avoir le droit de lui faire comprendre par des petites attentions quotidiennes, combien il l’aime, combien elle est importante pour lui, qu’elle est son équilibre et son repère. Tentative désespérée pour espérer obtenir des réponses qui se révéla positive. Les réponses, Nolan était encore bien loin d’être certains d’en avoir, mais au moins, elle était là près de lui, ne pouvant fuir. Toute proche, si proche, l’odeur légère et diffuse de son parfum embaumait l’espace autour d’eux, chatouillait ses narines et lui remémorant tous ces moments de bonheur qu’ils avaient partagés, lui rappelant ce pourquoi il se trouvait devant l’entrée du dortoir des gryffondors.

« Non Ewy, cette fois tu ne te défileras pas. Regardes-moi s’il te plaît et dis-moi simplement pourquoi. Je veux comprendre, j’ai besoin de savoir. Dis-moi et je te laisserais. » Etait-ce un mensonge ? Nolan ne saurait le dire. Il comptait bien tenir sa promesse s’il s’avérait qu’elle ne veuille vraiment plus de lui et qu’elle le lui demandait, parce que c’était dans sa nature, et parce qu’il la respectait, elle, plus que tout. Cependant, l’envie n’y était absolument pas, le serdaigle n’avait qu’une envie, que sa douce Ewylan lui revienne, qu’ils reprennent leur histoire là où elle l’avait laissé, faire fi des derniers mois écoulés loin l’un de l’autre. Nolan n’aspirait qu’à retrouver le bonheur dans ses bras, il n’y avait qu’avec elle qu’il était totalement serein, même si à côté il avait des amis fidèles sur qui compter.

Agir de la sorte, s’imposer, imposer aux autres de parler, ce n’était absolument pas dans les habitudes du jeune homme, qui était d’ordinaire plutôt quelqu’un de discret, en retrait et qui n’aimait pas se mettre en avant ou imposer sa volonté et cela était encore plus vrai quand il s’agissait d’Ewylan, mais ça, c’était avant. Aujourd’hui c’était différent, aujourd’hui elle avait rendu les choses différentes et Nolan se fichait bien qu’elle ne soit pas d’accord, il se fichait bien que les tableaux qui ornaient les murs de l’école ne les écoute, ils se fichaient que ses portraits n’aille répandre leur discussion au-delà des couloirs du septième étage et ils se fichaient bien de ce que les autres pourraient en penser. Aujourd’hui, Nolan se fichait de tout, de tout sauf de son but, avoir les réponses à ses questions qui le rendent dingue et lui font perdre pied depuis plusieurs mois déjà. Vivre dans l’ignorance, vivre dans l’incompréhension, c’est comme tomber dans un puit sans fond, s’y enfoncer toujours un peu plus dans l’obscurité de ses parois étriquées et être dans la plus totale incapacité de pouvoir remonter vers la sortie. Les réponses de la demoiselle, même si elles s’avéraient être différentes de ce qu’il voudrait entendre, seraient une sorte de corde à laquelle se raccrocher pour se hisser à nouveau vers la lumière du jour et de la gaieté, bien que ce trait de caractère n’a jamais réellement fait partit de Nolan. « Tu me dois bien cela non ? Tu sais ce qui m’est arrivé petit, tu sais à quel point cela m’a affecté, tu n’as pas le droit de me refaire subir ça, tu dois me dire pourquoi tu es partie. S’il te plaît, explique-moi, je saurais comprendre, tu le sais que je saurais te comprendre. Je peux tout entendre, je peux tout accepter, mais pour que je comprenne, pour que j’accepte, tu dois me le dire. »

Ne pas la brusquer, ne pas la braquer, cela avait tout de même son importance s’il voulait espérer qu’elle lui réponde enfin. Nolan ôta sa main du bras d’Ewylan, mettant fin au semblant d’emprise qu’il avait sur elle en cet instant. Couper ce contact, lui fit l’effet d’un coup de poignard, focalisé sur ses paroles, sur ce qu’il avait à lui dire, il n’avait pas pris conscience à quel point d’avoir sa main touchant la peau douce de sa belle l’électrisait. Y mettre un terme à ce moment précis, lui rappela que cela faisait des semaines et des semaines qu’il n’en avait pas eu la chance, qu’il n’en avait pas eu le droit, cela lui remémorait à quel point cela lui avait manqué, à quel point son absence avait eu un impact important sur lui et sur son moral. Sur le moment, il n’avait plus qu’une envie, celle de l’embrasser, de gouter à nouveau, à la douceur de ses lèvres, à la tendresse de ses baisers, Nolan fit un pas en avant.