Lyra ? La jeune blonde ferma son livre d'enfant, et releva la tête vers sa marraine, attendant une réponse. Le ton était innocent, naïf, et ressemblait bien à Raiponce, qui à six ans, ne connaissait pas encore les doutes de la vie adulte. La marraine de Raiponce se nommait Lyra Blackbrun. C'était une femme d'environ le trentaine, qui avait de longs cheveux roux toujours attachés en queue de cheval lâche, des yeux noisettes et chaleureux et un regard qui donnait confiance. Raiponce vivait avec sa marraine depuis que sa mère était morte, elle était sa meilleure amie, de son vivant. Raiponce n'avait jamais connu ses parents, on lui avait dit qu'ils étaient décédés quelques mois après sa naissance, mais n'en avait jamais eu la certitude. Sa marraine était désormais sa tutrice, et ce depuis six ans déjà, et Raiponce n'était absolument pas une petite fille malheureuse, au contraire. Lyra travaillait comme assistante d'éducation dans un collège, gagnait plutôt bien sa vie pour une femme célibataire depuis toujours et traitait Raiponce comme sa propre fille. C'était une personne douce et attentionnée, mais aussi plutôt sportive et autoritaire, qui aimait l'ordre et la propreté. La belle rousse tourna la tête, et releva ses lunettes du bout de son nez, tout en stoppant ses doigts qui pianotaient sur les touches de son ordinateur portable. Quelque chose ne va pas, Raiponce ? Demanda-t-elle en posant son regard sur sa fille adoptive. Raiponce réfléchit quelques secondes, comme si elle venait d'oublier ce qu'elle venait de dire, puis reprit la parole. C'est quand, l'anniversaire de ma maman ? Demanda-t-elle de ce ton toujours aussi innocent, tacheté d'un grain de curiosité, cette fois-ci. Puis, pensant qu'elle oubliait un petit détail, elle se rattrapa bien vite, ne laissant pas le temps à sa marraine de répondre. De ma vraie maman, je veux dire.. Elle estimait que ce détail était important, aussi minime qu'il soit. Il y avait sa vraie maman, et sa maman, qu'elle appelait plus souvent Lyra. Cette dernière ne répondit pas de suite, et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Elle trouvait Raiponce si mignonne, lorsqu'elle commençait à poser ce genre de questions. L'anniversaire de la mère biologique de la fillette, bien sur qu'elle s'en souvenait, pour y être allé chaque année. Lyra se souvenait de ces soirées mémorables en compagnie de sa meilleure amie. Elles étaient des jeunes filles très fêtardes, à l'époque de l'université, et même de leurs années lycée, et Sidney, la mère de Raiponce, organisait surement les meilleures fêtes de tout le campus à l'époque. Heureusement, au fil des années, elles s'étaient calmées, se concentrant plus sur leurs études. Jusqu'à ce que ce con vienne gâcher leur vie. C'est le vingt-et-un Mars, le premier jour du Printemps. Répondit Lyra d'un voix légèrement mélancolique. Faire allusion à sa meilleure amie la rendait bien triste, et elle espérait ne pas craquer devant Raiponce, elle ne devait pas, elle n'avait pas le droit. Elle avait le devoir de montrer l'exemple à cette pauvre petite orpheline, et elle lui avait toujours dit qu'il fallait rester fort, et que, même si ça pouvait faire du bien parfois, pleurer en public était un signe de faiblesse. Il fallait qu'elle tache à respecter cette règle elle-même, qui que soit son public, même Raiponce. Et mon papa ? Continua la jeune fille sur sa lancé. Cette question rapporta Lyra à la réalité. La vérité, c'était que la père de Raiponce, elle ne l'avait jamais connu, et faire sa connaissance était bien la dernière des choses qu'elle voulait accomplir dans sa vie. Lyra baissa le regard, pour venir le déposer sur ses pieds. Je ne sais pas Raiponce.. Expliqua-t-elle avec une voix qu'elle voulait dénudée de tout sentiment. Puis, elle retourna à ses occupations, sur son ordinateur. Reprend ta lecture ma chérie, je te rappelle que la maitresse veut que tu t'exerces pendant les week-end.


Raiponce mit le point final à son exercice d'anglais, qu'elle devait faire pour demain, afin de s'entrainer pour le contrôle qui allait avoir lieu dans la semaine. Raiponce n'était pas forcément la première de la classe, à l'école, mais était loin d'être la dernière non plus, et prenait déjà ses études plutôt à cœur, à neuf ans. De plus, l'anglais n'avait jamais été son fort, mais elle faisait preuve de bonne volonté pour s'améliorer, au plus grand bonheur de sa professeur. Une fois ses affaires soigneusement rangées dans son cartable, Raiponce se précipita à la porte de sa chambre, vérifia que sa marraine ne se trouvait pas dans les parages, puis ferma la porte et s'assit sur son lit. Il ne fallait pas que Lyra découvre ce qu'elle faisait pendant ces longues minutes qu'elle disait à lire ou dormir, c'était top secret, personne n'avait conscience de ses aptitudes à faire ces faits étranges. Comme chaque soir depuis environ un an, elle fixa du regard n'importe quel objet dans la pièce, et cette fois-ci, le sort tomba sur un crayon à papier déposé sur son bureau. Elle se concentra de toutes ses forces, ne cessant de fixer le malheureux crayon, puis, tout en serrant sa mâchoire, elle souhaita du plus profond de son âme que l'objet se soulève dans les airs. Et étrangement, il obéit. Au début, elle avait pensé qu'elle avait la faculté de communiquer avec n'importe quel solide, mais avait vite abandonné cette idée. C'était absurde, la magie, ça n'existait pas. Donc, elle pensait qu'elle hallucinait, tout simplement, mais continuait quand même, ça l'amusait. De toute façon, il en fallait peu pour faire rire Raiponce. Après quelques secondes ainsi, elle détourna le regard, faisant tomber le crayon au sol, puis se leva pour le ramasser et le remettre à sa place. Là, elle quitta sa chambre, un petit sourire dessiné au coin de ses lèvres, et rejoignit sa marraine dans le salon. Elle ne comprenait rien, mais cela ne l'affectait pas beaucoup, elle se contentait de vivre, et c'était bien le plus important pour la jeune blonde.


Raiponce arriva chez, ouvrit le portail, puis se plaça devant le seuil de la porte. Comme chaque fin de journée, elle rentrait seule de l'école, et s'attendait à ce que la porte soit fermée. Cependant, et comme à chaque fois, elle vérifiait que celle ci était bien verrouillée, on ne sait jamais, peut-être que finalement, elle n'était pas seule sur le terrain. Et à sa plus grande surprise, ce soir, la porte était ouverte. Raiponce fronça les sourcils, et le premier réflexe qui lui vint à l'esprit fut de tourner la tête d'un quart de tour pour apercevoir le garage : la voiture rouge de sa marraine y était garée. Son angoisse retomba, et c'est décontractée qu'elle ouvrit la porte et pénétra dans l'entrée. Elle n'osa pas crier qu'elle était rentrée, ne sachant à quelle occupation vaguait sa marraine. Après tout, peut-être qu'elle était malade, qu'elle avait pris sa journée, et donc qu'elle dormait. Raiponce ne souhaiterait pas la réveiller si c'était le cas. Elle déposa alors en silence son cartable près du piano, dans le salon, se déchaussa de ses chaussures qu'elle déposa dans le placard de l'entrée de la maison et quitta son manteau en cuir. Elle regarda autour d'elle, sa marraine n'était pas dans les parages, la pièce était aussi calme que chaque soir. Curieuse de savoir ce que Lyra faisait à cette heure ci dans la maison, Raiponce monta les escaliers à pas de loup, et aperçut la porte de la chambre de sa marraine entrouverte. Elle se mordilla la lèvre inférieur. Elle savait qu'espionner aux portes n'était pas polie, et plutôt malhonnête, mais d'un autre coté, elle mourrait d'envie de savoir ce que pouvait bien trafiquer Lyra. Alors, la curiosité prit le dessus sur la raison, et elle s'approcha de la porte silencieusement, sur la pointe des pieds. Elle s'accroupit de manière à ce qu'on ne puisse pas la voir de l'intérieur, puis attendit. Elle entendit les pas de sa marraine, comme si cette dernière marchait dans la pièce, tout en soupirant bruyamment. Elle devait surement être au téléphone. Lorsque cette dernière prit la parole soudainement, Raiponce sursauta presque. Oui, bonjour ! Je suis Lyra Blackburn, j'aimerais prendre des nouvelles de Sidney Brown. Le souffle de Raiponce se stoppa. Avait-elle bien entendu le nom Brown ? Et le prénom de sa mère ? C'était absurde, non, irréaliste, irrationnel. Sa mère était morte il y a maintenant dix ans de cela, elle avait surement mal compris. De plus en plus stressée, elle resta cependant immobile dans sa position peu confortable, et écouta sa marraine parler à une personne qu'elle ne pensait pas connaitre. Serait-il possible de lui passer une petite visite, juste pour lui montrer sa fille, ou bien son état est encore trop alarmant ? Continua Lyra. Raiponce était sous le choc. Sa mère était donc.. vivante ? Désormais, elle se rongeait les ongles, sur le point de craquer et d'entrer dans la pièce en hurlant. Les larmes lui montaient aux yeux, mais, comme lui avait si dignement appris sa marraine, elle devait rester forte. Une fois à court d'ongles, et un peu écoeurée par ce qu'elle venait de faire, elle se mit à mordiller son collier porte-bonheur, qui avait soit disant appartenu à sa mère. Oh, très bien, je comprend. Merci et bonne journée à vous aussi. Au revoir. On entendit un léger « bip » sonner, puis des pas. Raiponce releva le regard, et croisa les yeux surpris de sa marraine. Désormais, elle pleurait, oui, un torrent de larmes s'écoulaient sur ses joues rosies, et plus rien ne pouvait les arrêter. Raiponce ? Oh, Raiponce !

Dis moi la vérité Lyra.. C'était la première parole que prononçait Raiponce depuis qu'elle avait surpris sa marraine discuter de sa mère qui était censée être défunte depuis dix ans avec une personne dont elle ignorait l'identité. Elle ravala un sanglot, encore sous le choc de la nouvelle. Alors comme ça, depuis dix ans, on lui mentait sur le statut de vivant de sa mère ? C'était ridicule, pathétique, complètement égoïste et vraiment impardonnable, aux yeux de la jeune fille. Mais pourtant, elle ne voulait pas s'énerver, elle voulait juste comprendre, juste la vérité, simple et pure. Raiponce, tu es trop jeune pour assumer ça, j'ai promis, je ne peux pas.. S'excusa Lyra en approchant sa main du visage de sa fille adoptive, pour venir lui ranger une mèche de cheveux blonde et rebelle derrière l'oreille droite. Raiponce releva le regard et le planta dans celui de sa marraine. S'il te plait.. Sanglota-t-elle d'une voix tellement suppliante, que Lyra ne put que craquer. Elle soupira, de plus en plus culpabilisée, puis planta son regard sur la fenêtre, prenant la main de sa filleule dans la sienne. C'était une lourde nouvelle qu'elle s'apprêtait à lui annoncer, et elle ne savait pas si elle faisait le bon choix, si Raiponce allait lui pardonner de lui avoir cacher pendant toutes ces années, ou même si elle allait comprendre. Elle prit son courage à deux mains, inspira un bon coup, puis se lança. Ta mère n'est pas morte Raiponce. Elle est placée en hôpital psychiatrique depuis presque dix ans maintenant, depuis qu'elle est devenue anorexique. Et la vérité la frappait de plein fouet. Elle avait voulu savoir, et bien, maintenant, elle savait. Et finalement, c'était bien plus dur qu'elle ne l'avait imaginé quelques secondes auparavant. Les larmes ne coulaient même plus sur ses frêles joues tellement elle était en état de choc, tellement elle était surprise par cette annonce de la part de sa marraine. Elle n'était même plus en colère. Au contraire, désormais, elle comprenait pourquoi on ne lui avait pas dit, pourquoi durant toutes ces années, on lui avait menti. Car maintenant, elle allait devoir porter sa sur la conscience ; sa mère était bien vivante, et atteinte d'une maladie dont elle risquait de ne jamais guérir, n'étant même plus en vie, mais en survie depuis dix ans. Raiponce avait le regard fixé sur sa main, chaudement placée dans celle de Lyra. Quand à la belle rousse, elle avait toujours les yeux tournés vers l'extérieur, et regardait la légère brise de Novembre balayer les arbres presque dénudés de feuilles. Quand à ton père.. Elle marqua une petite pause, le temps de ravala sa salive, et ses larmes en même temps. Raiponce, en réalité, tu es née d'un viol. Une larme, une seule. La dernière.


Lyra porta une énième fois son regard sur le parchemin jauni et maintenant tout froissé qu'elle tenait entre ses mains. Sur ce chemin, que des soit disant sorciers appelaient le chemin de Traverse, elle ne se sentait pas à son aise, pas à son aise du tout même. Elle avait toujours eu l'ignorance qu'un monde sorcier vivait en parallèle au monde humain normal, aux moldus, comme elle avait cru comprendre qu'ils disaient. Tous étaient habillés de robes noirs, et Lyra se demandaient bien si sa fille allait elle aussi devoir porter ce genre de tenue. Bon, et bien, je crois que nous avons tout pris, sauf.. La baguette magique. Lyra en avait marre, il faisait chaud, en cet après-midi de fin d'été, il y avait beaucoup trop de monde à son gout et rien que d'entendre de le mot magie dans tous les recoins du chemin l'exaspérait. Pour elle, la magie n'existait pas, et n'existera jamais, c'était un fait prouvé par les scientifiques, poit barre. Autant vous dire que, durant l'été, un hibou est venu toqué à la vitre de sa fenêtre, elle en a presque fait une crise cardiaque. Encore plus lorsqu'elle a appris que sa filleule était en fait une sorcière, une vraie. La jeune fille, elle, avait l'air plutôt enthousiaste, et elle tira sa mère adoptive par le bras pour l'emmener un peu plus loin, où elle avait vu un fabriquant de baguettes quelques minutes auparavant. C'est là, c'est là ! S'exclama la jeune fille enthousiaste tandis que quelques autres jeunes sorciers de son âge se retournaient sur son passage, comme s'ils venaient d’apercevoir une folle. Lyra suivit Raiponce et arriva le seuil de la porte. Persuadée qu'elle allait encore devoir rencontrer un de ces sorciers fous, elle soupira une dernière fois, pour se donner du courage, puis ouvrit la porte grinçante. La pièce était plutôt sombre, mais surtout affreusement vide. Pas une seule trace d'être humain. Ou sorcier. Beaucoup de grimoires étaient entassés par ci par là, un bureau en bois trônait dans le fond de la pièce, quelques armoires, deux ou trois plantes, et c'était tout. Soudain, un monsieur fit son apparition dans la pièce. Il ne devait guère être très vieux, à peine la trentaine, surement. Lyra se racla la gorge, puis prit la parole. Bonjour monsieur, je suis venue avec cette jeune fille, Raiponce, pour venir lui acheter une baguette magique. L'homme sourit, et invita Lyra et Raiponce à approcher près de son bureau d'un signe de main. Il déposa son regard sur Raiponce, l'observant de haut en bas. Tu es une petite nouvelle à Poudlard, c'est ça ? Demanda-t-il sur un ton amical. Raiponce, trop timide à l'époque pour répondre, hocha la tête en se mordillant la lèvre inférieur. Le monsieur sourit, puis s'éclipsa dans une petite salle, derrière son bureau, dont Lyra n'avait même pas vu la porte en entrant. Surement une arrière-boutique, ou quelque chose du même genre. Il revint quelques secondes plus tard, une petite bois rectangulaire dans les mains. Il tendit cette dernière à Raiponce, après l'avoir ouverte. La jolie blonde s'empara de la baguette magique, des étoiles dans les yeux. Essaye-là ! Raiponce ne se le fit pas dire deux fois. D'un geste vif, elle pointa la baguette sur le sol, sans réciter la moindre formule, étant donné qu'elle n'en connaissait pas. Et à sa plus grande surprise, un jet de lumière vert s'écoula de la baguette, rebondit sur le sol, puis sur le plafond, pour venir s'exploser contre une de ces malheureuses plantes. Je crois que cette baguette lui convient ! Elle est parfaite pour les métamorphoses, bois de saule, vingt-huit centimètres deux et ventricule de dragon, parfait pour bien commencer l'année. L'homme sourit une nouvelle fois, et Raiponce lui rendit ce geste amical. Après avoir payé avec quelques pièces sorcières dont elle s'était procurée à Gringotts, Raiponce sortit du magasin, accompagnée de sa marraine, un sourire dessiné sur les lèvres. Tu le trouvais pas un peu louche ce gars ? Demanda Lyra, avec une grimace sur le visage, une fois en dehors du magasin. Raiponce hocha un peu la tête en échangeant un regard complice avec sa marraine, puis, elle lâcha un petit rire amusé.

Le jour de la répartition approcha. Raiponce était vraiment très nerveuse, ce qui ne lui ressemblait pas, et surexistée à la fois. Ce moment, elle l'attendait depuis un peu plus d'un mois, et elle espérait ne pas se réveiller de ce formidable rêve. D'un pas lent, elle s'avança vers le tabouret, s'assit dessus puis enfila le fameux Choixpeau Magique.


Raiponce sortait de son cours l'étude des runes, et traversait le couloir qui, à sa plus grande surprise, était vide. Elle était restée dans la salle de classe quelques minutes pour discuter avec le professeur d'une chose qu'elle n'avait pas vraiment compris durant l'heure, et résultat, elle se retrouverait surement un peu en retard pour le cours suivant, mais sachant que ce qui suivait était un double-cours de soins aux créatures magiques, Raiponce ne s'en souciait que guère. Il n'était pas rare de la voir arriver en retard, soit parce qu'elle posait une question à son précédent professeur, soit parce qu'elle trainait à la fin du cours, le temps de bien ranger toutes ces affaires ou de finir ces tps en retard, par exemple. C'était une personne qui aimait comprendre et finir ce qu'elle entreprenait, c'était bien connu de tous, surtout des professeurs, qui la qualifiait comme très sérieuse dans ses études, bien que libertine et joueuse, mais aussi ordonnée et très carrée. Son sac sur l'épaule, la blonde de septième année se mit à trottiner en direction du parc, dans le couloir vide. Ou presque. Soudain, on entendit un cri strident qui semblait être proche. Intriguée, Raiponce hésita entre continuer son chemin ou revenir sur ses pas. Finalement, sa curiosité prit le dessus, et elle fit quelque spas en arrière, tendant l'oreille. Elle s'approcha d'un angle de deux murs, observant la scène qui se déroulait sous ses yeux en silence, de manière à ne pas se faire repérer. Au bout du couloir vide et glacial se trouvait trois élèves : un pauvre petit première année qu'elle estimait Serdaigle, étant donné qu'il portait au coup une écharpe bleue et bronze, ainsi que deux autres garçons de son âge, qu'elle connaissait de vue et de nom, deux colosses de Serpentard. Visiblement, ils martyrisaient ce petit, et le menaçait de leur baguette magique. Allez petit, montre moi ce qui se cache dans ton sac ! Dit le premier Serpentard en pointant sa baguette sur l'estomac du garçonnet. Maintenant ! Insista le deuxième. Le Serdaigle grelottait, et ses yeux étaient remplis de peur. Raiponce fronça les sourcils. Il fallait qu'elle agisse, elle n'allait pas laisser faire ça. Non mais vous n'avez pas honte, espèces d'idiots ! S'écria la blonde, hors d'elle. C'était ce genre de situations qui l'exaspéraient le plus à Poudlard ; les injustices entre les différentes années et maisons. Et les différentes puretés du sang aussi, pour être elle-même une née-moldu, elle en était la preuve réelle. Les deux Serpentard firent volte-face, et le Serdaigle profita de ces quelques instants d'inattention de la part des deux septièmes années pour partir en courant. Tiens, mais c'est Brown, la sale sang-de-bourbe. Raiponce serra les dents. Elle ne devait pas se montrer faible, et même si ces quelques mots la touchait au plus profond de son âme, elle devait se montrer forte, et ne montrer aucun signe de la moindre faiblesse. Tête levée, regard dominant, points serrés, comme lui avait appris sa chère marraine. Dégagez. Dégagez, maintenant. Et encore, là, Raiponce retenait ces mots. Elle pouvait se montrer très vulgaire quand elle le voulait. Et même très violente parfois. Heureusement pour eux, les Serpentard avaient déjà vu plusieurs fois la jeune blonde passer à l'action, et ils ne voulaient surement pas se risquer dans ce petit jeu dangereux, auquel ils risquaient de perdre. En sifflant et ricanant, ils partirent d'une démarche lente et arrogante. Une fois les deux garçons hors de sa vue, Raiponce soupira, tourna les talons, puis, se rappelant qu'elle était déjà assez en retard ainsi, elle se mit à courir en direction du parc, où devaient l'attendre les autres élèves de sa classe.